Profession du père à eu sur moi ( et la salle, j'y reviendrais) l'effet d'un uppercut.
Benoît Poelvoorde est un homme fascinant dans son jeu, il est un de mes acteurs francophones préféré. Son rôle de père, violent, mythomane et maniaque le rend terrifiant, lui qui paraît d'habitude si sympathique. Jules Lefevre, qui joue le petit garçon, est aussi brillant de crédibilité face à un partenaire de jeu intimidant. Avec ses yeux rempli de rêves et d'admiration pour son père qu'il voit en héros, on s'attache très vite à lui, et on a une forte implication pour son sort. La mise en scène est réfléchie, pertinente et permet de laisser une part belle aux acteurs. Le film est en grande partie en huit clos, dans la maison familiale, qui n'est cependant jamais un véritable foyer, mais bien le théâtre des pires crises de André Choulant (Poelvoorde). Une maison hostile à l'enfance, rappelant presque des films d'horreur sur certaines séquences. Les quelques extérieurs semblent aussi se refermer sur eux même, devenant toujours plus oppressants. Enfin, le thème principal de la mythomanie maladive, de l'engagement politique, allant jusqu'à l'embrigadement, voire le terrorisme est traité frontalement, poussant le film dans des retranchements que je n'aurais pas pu voir venir.
Un grand choc, j'ai passé la deuxième moitié du film sur le cul et la bouche ouverte.Et j'ai pleuré, à la fois horrifié et fasciné. Pour la première fois depuis la reouverture, j'ai assisté à une séance où la salle à applaudi unanimement à la fin de la projection.