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Le principal intérêt à trouver à Project Power réside dans la métaphore qu’offre la pilule à tout un panel de paradis artificiels aujourd’hui responsables de la mort de millions de personnes : la drogue, le sucre tendent à donner aux individus qui les consomment des super-pouvoirs similaires à ceux montrés par le film, en ce qu’ils décuplent les facultés mentales ou physiques, altèrent les perceptions sensorielles, rendent poreuses les frontières entre le réel et l’imagination.


Ainsi, le fait que la mère de Robin soit noire et souffre de diabète ne relève pas du hasard ou d’un caprice de scénario ; il relate bien au contraire une réalité sociale, celle de la malnutrition qui frappe en majorité les milieux les plus précaires – et dans le cas de les États-Unis les Afro-américains et les Mexicains – et de ses conséquences sanitaires dont le diabète est l’expression la plus terrible, nouveau cancer (voir à ce titre l’excellent documentaire réalisé par Arte, intitulé Un monde obèse). Car le long métrage exacerbe non sans raison l’écart entre les effets produits par l’absorption des substances – effets gonflés au numérique – et le cadre qui la précède et en résulte, à savoir des espaces urbains délabrés, sales, surpeuplés, illustration futuriste d’une Nouvelle-Orléans pourtant bien contemporaine et reflet de nombreuses villes américaines.


Si le film ne réussit pas à s’affranchir du cahier des charges qui définit le blockbuster lambda, si sa volonté d’esthétiser ses plans à tout-va se heurte tantôt à un amateurisme technique tantôt au caractère impersonnel sinon cliché de sa démarche, si la caractérisation de ses personnages reste superficielle, exception faite de Robin Reilly qui méritait à elle seule l’entièreté de la focalisation, son engagement politique par le biais de la fiction la plus pure constitue une réussite et la preuve qu’une œuvre destinée au divertissement grand public ne devrait pas être coupée d’un intérêt porté à nos société contemporaines.

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le 17 août 2020

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