Proshchanie
Proshchanie

Court-métrage de Mariya Saakyan (2004)

Voici un bien curieux film sur lequel je suis tombé complètement par hasard, en quête de nouveaux horizons cinématographiques. Ce film plutôt court (30 minutes environ) nous provient d’Arménie qui n’est pas la contrée la plus représentée cinématographiquement parlant. L’œuvre est très opaque et ce qu’elle raconte n’est pas forcément facile à saisir. On comprend alors qu’il s’agit d’un adieu qui se manifeste sous différentes formes. Un adieu à la liberté, un adieu à la raison, un adieu à la vie (il me semble d’ailleurs que Proshchanie signifie adieu en arménien). Le film est très avare en dialogues, son langage est principalement visuel. Et c’est plutôt joli, grâce notamment à des plans inspirés et une photographie agréable. Après c’est visuellement assez riche en symbolisme, ce qui ne me parle pas forcément. On comprend qu’une naissance a occasionné une rupture dans le couple que nous suivons à l’écran, qu’elle marque un tournant dans leur relation. Pas facile de repérer un fil conducteur face à cette narration alambiquée bien que ce schéma reste cohérent tout le long de l’œuvre.

Mais le problème du film ne réside pas tellement dans son éclatement narratif. C’est surtout qu’il transmet peu d’émotions et l’impact des adieux manifestés à l’écran aurait pu être décuplé avec des personnages développés, qui ont de la profondeur. Car le fait de se séparer de quelque chose ou de quelqu’un est particulièrement fort, surtout quand on tient à l’objet de la séparation. C’est quelque chose d’humain, ce qui manque cruellement ici. Ce qui fait que j’ai eu davantage l’impression d’assister à un brouillon plus qu’à un film abouti. Après c’est très loin d’être désagréable, le point de départ est intéressant mais ça manque de cœur, de vie. Pas un film inoubliable hélas, je m’attendais à quelque chose de plus poignant au vu du pitch. Proshchanie est l’histoire d’un adieu mais c’est aussi l’histoire d’une romance. Mais cette dernière est bien trop minimaliste pour emporter ma totale adhésion. A voir par curiosité mais c’est pas forcément trépidant malgré une forme soignée.
Moorhuhn
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le 12 févr. 2015

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