L'amour d'une mère

En cette fin d'année 2019, je dois bien avouer que peu de film attire mon attention comme souvent en cette période de l'année. Et oui, je n'attends pas du tout le nouveau Star Wars. L'avantage de rien n'attendre en particulier, c'est de tomber par hasard sur la bande annonce d'un film, et de se dire aller pourquoi pas. C'est exactement ce qu'il s'est passé avec Proxima. Au-delà du sujet du film que je trouve passionnant, c'est évidemment la présence d'Eva Green en tête d'affiche qui m'a donné envie de voir ce film. Et bien, quelle surprise se fut.

Proxima est de base un film vraiment intéressant: de manière générale, la conquête de l'espace a été bien souvent mise en scène au cinéma, parfois en bien, parfois en mal et parfois en tant que légende avec 2001. Néanmoins, il est assez rare de voir un film traitant de la préparation des astronautes avant le grand départ vers l'espace infini. Ici, le film traite de l'entrainement que doivent suivre les astronautes avant de partir. Mais, c'est surtout la position de la femme dans un monde qu'on dit bien souvent masculin qui est traitée par Alice Winocour à travers Proxima.

Le film nous offre un personnage fort et touchant. On suit ce personnage torturée entre son désir d'être une bonne mère et celui de vouloir partir vers les étoiles. Plus encore, c'est donner tort à sa propre mère qui motive Sarah à vouloir être astronaute et à être la première femme à voyager sur Mars. Le scénario est vraiment bien ficelé autour de cette dualité qui anime le personnage de Sarah: malgré la difficulté de l'entrainement, les propos machiste subit de manière régulière, le personnage garde son cap et n'abandonne pas son rêve de voyager à travers l'espace. Mais, face à sa fille, sa chair, son sang, elle est prête à tout abandonner. C'est là que le film est vraiment malin car il propose une double lecture de son personnage principal: on peut voir Proxima comme le combat d'une femme pour ses rêves malgré la difficulté et les efforts ou bien on peut le voir comme le combat d'une mère à être la meilleure possible pour sa jeune fille.

Il faut parler de la performance d'Eva Green. Dans un sens, elle a toujours joué des rôles de femmes fortes. Dans le second volet de la saga 300 par exemple, elle joue une femme guerrière, dans James Bond, la femme fatale par excellence. Au final, elle semble toujours joué une sorte de femme inaccessible. Ici, on la retrouve dans un tout autre registre, celle d'une exploratrice et d'une mère. Et pour le coup, elle est impressionnante, juste et touchante. C'est vraiment un de ses rôles les plus marquants de ces dernières années. Elle se livre complètement à travers son personnage, c'est un bonheur de l'entendre parler en français. C'est assurément un nouveau style pour elle mais qui lui va à ravir.

Proxima est un film dont je n'avais pas entendu parlé avant les quelques jours précédant sa sortie. C'est un grand film français, une performance impressionnante pour Eva Green (digne d'une nomination aux oscars selon moi). De plus c'est un film important dans le genre de la conquête spatiale puisqu'il nous présente l'envers du décor avec brio, parfois de manière spectaculaire mais surtout de manière touchante. C'est un des meilleurs films de l'année.