Dédale & hilares
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le 13 mars 2016
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Pulp Fiction est une comédie sur le sang, les tripes, la violence, le sexe, la drogue, les bagarres truquées, l'élimination des cadavres, les passionnés de cuir et une montre-bracelet qui fait un sombre voyage à travers les générations.
Tarantino est un réalisateur trop doué pour faire un film ennuyeux, mais il pourrait aussi en faire un mauvais : comme Edward D. Wood Jr., proclamé pire réalisateur de tous les temps, il est amoureux de chaque plan, enivré par l'acte même de faire un film. C'est ce manque de prudence et d'introspection qui fait que "Pulp Fiction" crépite comme un générateur d'ozone : voilà un réalisateur qui a été lâché dans un magasin de jouets et qui veut jouer toute la nuit.
Le scénario est écrit, à la manière d'un fanzine, de manière si non linéaire qu'on pourrait le voir une douzaine de fois sans se souvenir de ce qui vient ensuite. Il revient en arrière, racontant plusieurs histoires entrelacées sur des personnages qui habitent un monde de crime et d'intrigue, de tricheries et de désespoir bruyant. Le titre est parfait. Comme ces vieux magazines pulp.
Le film crée un monde où il n'y a pas de gens normaux et pas de jours ordinaires.
Le film ressuscite non seulement un genre vieillissant mais aussi quelques carrières.
John Travolta évidemment qui joue le rôle de Vincent Vega, un tueur à gages de niveau intermédiaire qui exécute des missions pour le compte d'un chef de la mafia.
La carrière de Truand de Vincent Vega est une succession de missions qu'il n'arrive pas à gérer. Non seulement il tue des gens par inadvertance (« La voiture a heurté une bosse ! ») mais il ne sait pas non plus comment nettoyer derrière lui. Heureusement qu'il connaît des gens comme M. Wolf ( Harvey Keitel ), qui est spécialisé dans les dégâts, et qu'il a des amis comme le personnage joué par Eric Stoltz , qui possède une grande encyclopédie médicale et peut rechercher des situations d'urgence.
La méthode du film consiste à impliquer ses personnages dans des situations délicates, puis à les laisser s'échapper dans des situations encore plus délicates, ce qui explique comment le boxeur et le chef de la mafia se retrouvent ensemble prisonniers d'étranges maroquiniers dans le sous-sol d'un magasin d'armes. Ou comment les personnages qui ouvrent le film, deux braqueurs interprétés par Tim Roth et Amanda Plummer , se retrouvent dans une situation complètement hors de contrôle. La plupart des actions du film relèvent de la gestion de crise.
Si les situations sont inventives et originales, les dialogues le sont aussi.
Le film est comme une excursion à travers les images sordides qui gisent enroulées et piégées dans toutes ces boîtes sur les étagères des supermarchés. Tarantino a un jour décrit les vieux magazines pulp comme des divertissements bon marché et jetables que l'on pouvait emporter avec soi au travail, enrouler et glisser dans sa poche arrière.
Je trouve pourtant que Pulp Fiction est un poil surestimé. Tarantino a surtout exploité et approfondie les qualités de RESERVOIR DOGS ( que je préfère). Ce qui manque à mon sens à Pulp Fiction , c'est une véritable enjeux avec un début , un milieu et une fin qui résolvera l'énigme à la hauteur des enjeux du film. Par exemple dans Reservoir Dog , je suis scotché par la fin , je ne m' y attends pas du tout et tous ces dialogues ont une raison d'être ( ce qui est beaucoup moins vrai dans Pulp Fiction).
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de Quentin Tarantino, Une année, un film, Ces Films qui ont jalonnés mon adolescence et Personnages de fiction
Créée
le 18 juin 2018
Modifiée
le 23 août 2024
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