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Pulp Fiction, c'est l'un des rares films "un peu intello" qui met tout le monde d'accord, cinéphiles accomplis comme spectateurs lambdas (qui se feront une joie, que dis-je, un devoir, de le citer dès qu'une conversation sur le 7ème Art sera entamée), sans oublier les jeunes collégiens boutonneux en quête d'une première expérience de cinéma un peu trash, bien à l'abri du regard des parents. Plus tard, par nostalgie et en oubliant l'objectivité, ces jeunes adultes affirmeront que ce film est le plus grand du monde et qu'il est le point de départ de leur passion pour le cinéma. Les cinéphiles pourront y voir un montage ingénieux, tandis que le grand public et les adolescents verront des types aux dégaines et aux dialogues trop cools, devenant un modèle de la coolitude pour eux. Mais au-delà du phénomène de société et des affiches religieusement placardées dans les chambres des collégiens pseudo-rebelles, cette œuvre mérite-t-elle vraiment d'être porter aux nues à ce point ?


Hélas, le film est beaucoup trop long, manque cruellement de rythme et le montage en vrac (pour faire bien et nous prouver de façon grossière et inutile que Tarantino maîtrise la technicité de son art à la perfection) accouche d'un récit particulièrement décousu, qui ne se comprend qu'au clap de fin. De plus, les scénettes ne sont pas toutes aussi intéressantes les unes que les autres, allant du meilleur (la sortie avec Mia, le grand nettoyage avec M. Wolfe) au pire et à l'insondable vulgarité (l'histoire de la montre cachée dans le postérieur, celle du viol).


Les dialogues sont généralement creux et d'une banalité affligeante, à défaut d'être quelquefois drôles et délicieusement absurdes. Si ceux-ci ont tellement plu auprès du public lambda, c'est que ce dernier peut clairement avoir ce type de conversation au quotidien et pourra donc se reconnaître dans la médiocrité de certaines situations exposées. Mais reconnaissons quand même que les acteurs sont pas mal du tout et nous livrent de sacrés numéros (Samuel L. Jackson en tête).


Après c'est sûr que cela passe mieux si on apprécie le style tape-à-l'œil de Quentin - plagieur - Tarantino, avec ses musiques cultes paresseusement pompées à droite et à gauche, sa culture du mauvais goût encouragée par son producteur / comparse Weinstein, une violence banalisée qui fait fi de la morale, des personnages pathétiques et caricaturaux au possible, ainsi que des dialogues anecdotiques de remplissage.


Même si j'ai beau vénérer ses deux Kill Bill, le reste de la filmographie du Quentin me laisse toujours un peu froid, à l'image de cet indigeste Pulp Fiction qui est pour moi l'un des films les plus surestimés de toute l'histoire du cinéma.

Libellool
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le 21 avr. 2014

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