Dédale & hilares
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Pulp Fiction est le deuxième film de Quentin Tarantino (ainsi que le deuxième volet de sa trilogie de gangster) sorti en 1994 avec John Travolta, Uma Thurman, Samuel L. Jackson et Bruce Willis dans les rôles principaux.
Le nom du film est dédié aux " Pulp magazine ", connus pour leurs dialogues incisifs et leur violence graphique.
Mais pourquoi Pulp Fiction est aussi culte de nos jours ?
Eh bien, déjà, on retrouve le principe de la narration non-linéaire, mais là où cette narration avait été utilisé dans Reservoir Dogs pour pointer du doigt le sujet du film, dans Pulp Fiction, cette narration permet d'avoir une fluidité totale, avec un rythme soutenu et une attention totale aussi bien pour recouper les scènes que pour l'histoire !
Il y également le fait que le film étant durant toute sa durée postmoderniste, la révélation de Jules sur les mots du livre d'Ezequiel fera en sorte de sortir le film de cet aspect pour élever son film à la manière d'un film de Kung-Fu, où le personnage atteint une sagesse nouvelle. Là où dans sa chronologie, le film se finit sur l'histoire de Bruce Willis, où " le chevalier blanc " part avec sa belle sur sa moto à la place d'un cheval !
Car en effet, l'histoire est non pas composée d'une, mais de trois histoires où les personnages des autres histoires peuvent apparaître avec une importance relative selon l'histoire. Cette méthode de narration est plus souvent utilisée en littérature qu'au cinéma, pour le simple fait que beaucoup de films s'y sont cassé les dents, comme par exemple le film Street Fighter !
De plus, Pulp Fiction est un film postmoderne qui est défini par Quentin Tarantino comme : " un cinéma modeste qui repose sur la conscience que tout a été dit, déjà, et qu’il faut reprendre les anciennes règles en renouvelant ce qui peuvent l’être. Cette « conscience de venir après » fait souffler une certaine liberté de mouvement sur les films, en leur permettant de « tout montrer », d’emprunter toutes les esthétiques possibles et de raconter à peu près n’importe quoi du point de vue moral. (…) Il est ainsi possible de faire gicler tripes et boyaux, ou de montrer de front des scènes de torture au lieu de le faire deviner par le biais du hors-champ ; c’est le cinéma de plein champ. "
De ce fait, le film a deux strates de lecture, la lecture littérale et la lecture référencée qui est aujourd'hui à portée de main de tout le monde avec l'avancée d'Internet (sans parler du fait que lors de la discussion entre Vincent et Mia, Mia raconte le script de Kill Bill ou que le manager est mentionné en tant que Coffee Shop dans le générique de fin, car il dit qu'il n'est pas un héros, mais un Coffee Shop, etc.)
En sachant qu'avec la télévision, le cinéma n'est plus tellement un regard sur le monde comme à l'époque de l'invention du cinéma aux années 60 où des mouvements et styles sont nés de ce besoin de filmer la réalité, car la télévision s'est glissée entre le cinéma et le monde !
Du coup, le cinéma de Tarantino observe davantage les dégâts en les romançant plutôt que de chercher un côté documentaire, il ne cherche pas à donner le moindre message politique, moral, social, métaphysique, le film cherche à divertir, amuser et jouer le rôle de catharsis sur le besoin de violence.
Tout cela avec un scénario qui sort de l'ordinaire, raconté avec originalité, des personnages charismatiques, des dialogues travaillés qui permettent de rendre ses personnages vivants et une B.O. qui claque et vous avez Pulp Fiction, le pinacle pour l'instant du style Tarantino !
Les acteurs ne sont pas en reste, car oui, c'est bien d'avoir des personnages charismatiques, mais c'est encore mieux d'avoir des acteurs charismatiques pour les jouer !
John Travolta et Samuel L. Jackson ont une alchimie qui crève l'écran, en plus de la démonstration de danse de John Travolta qu'il fait avec Uma Thurman après La Fièvre du Samedi Soir et Staying Alive !
Après, sa réalisation est toujours aussi bonne, avec des références à Kubrick, Scorsese et Leone en particulier dans la manière de cadrer (en gros plans sur des objets apparemment sans importance, mais fort de sens avec beaucoup de contrastes, un peu comme la mallette dont le contenu est source de théories en tous genres).
Au niveau des musiques, leur utilisation sert bien plus que dans Reservoir Dogs, en effet, elles servent aussi bien pour amplifier l'impact de l'action, que pour créer une ambiance musicale aux différentes scènes. On passe de classiques un peu oubliés de la soul, au rock'n roll jusqu'à de la pop.
Pour conclure, Pulp Fiction à su tirer le meilleur de tout les éléments de son film pour devenir un classique du cinéma !
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le 3 août 2019
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