Puppet Master tire les ficelles du long métrage Dolls réalisé par Stuart Gordon deux ans plus tôt : soit un postulat de base quasi identique – un vieux marionnettiste donne vie à ses créations de bois et de porcelaine, occupées à torturer les nouveaux arrivants – qui joue avec un support réservé aux enfants pour en renverser l’axiologie : des poupées vicieuses et sadiques qui pourchassent leurs victimes et prennent plaisir à les voir souffrir. Le problème, c’est que David Schmoeller n’est pas Stuart Gordon, et que sa réalisation recycle des idées de mise en scène empruntées à l’œuvre originale, comme cette caméra au ras du sol qui épouse le point de vue des jouets. Si Charles Band signe le scénario des deux films, reconnaissons la faiblesse intrinsèque de Puppet Master qui propose une histoire tirée par les cheveux où se mêlent l’historique – le récit s’ouvre au début de la Seconde Guerre mondiale –, le surnaturel et la voyance, l’érotisme léger, la violence la plus insidieuse ; une histoire qui échoue à tenir le spectateur en haleine après une ouverture fort bien menée. Ça papote beaucoup, ça débite des lieux communs ; les séquences de visions et de cauchemars sont assez poussives et donnent lieu à une imagerie frôlant le ridicule – voir à ce titre cette grande pièce vide formée de colonnes et de marbre, ou encore les flashbacks avec ralentis et noir et blanc…
Si la cruauté du long métrage accouche de quelques plans sordides et bien fichus, notamment une scène de sexe qui dégénère en torture, si le thème musical signé Richard Band reste en tête une fois le générique fini, Puppet Master demeure une production assez faible pourtant à l’origine d’une famille nombreuse.