J'ai adoré Pusher, premier du nom, et je m'attendais à aimer tout autant le deuxième opus voire plus. Et c'est le plus qui l'a emporté. Avec en bonus une vive émotion. Putain quelle claque, jamais je ne me serais attendu à ressentir des émotions pareilles en regardant la jaquette du film. Et pourtant, j'étais à deux doigts de lâcher une larme devant Pusher 2, un film où le personnage principal est con. C'est un fait, Mikkelsen campe un Tony pas très intelligent, une petite frappe de bas étage pour laquelle on ressent pourtant énormément d'empathie. On se rappelle du personnage du premier opus qui se vantait de ses exploits sexuels, et on le retrouve en galère face à tout le monde. En panne face à des prostituées, rabaissé et renié par son père, considéré comme une merde par la mère de son enfant, Tony est un pur tocard comme on n'en fait plus. Pourtant c'est dur de voir un personnage aussi maltraité par ses proches, d'autant plus que celui-ci a un fond qui peut laisser penser qu'il pourrait s'en sortir avec de la volonté. Mais il est seul, abandonné, lâché. J'ai rarement vu le traitement d'un personnage principal aussi dur. La thématique la plus important reste celle du rapport père-fils. Celle entre Tony et son père et celle, naissante, entre Tony et son jeune fils. Il pourrait ne tourner que sur ça d'ailleurs tant la thématique est riche et pourtant si simple. Cette simplicité des enjeux permet justement de se focaliser sur l'essentiel, de rendre les relations entre les personnages encore plus puissante.

L'ambiance du film est, encore une fois, particulièrement admirable. Il règne une tension similaire au premier, ce qui fait que je n'ai pas lâché une seule seconde. Il faut dire que Refn a le don pour nous donner l'impression d'être en immersion dans l'univers du film. Sa caméra portée à l'épaule est toujours au centre de la scène, ce qui nous permet de la vivre encore plus intensément. Le discours au mariage où le père de Tony le dénigre ouvertement en public ne prend alors que plus d'impact. C'est d'une cruauté. C'est peut-être là le tournant du film où Tony, à force de cumuler, cherchera à prouver qu'il est quelqu'un. On ressent ce sentiment de révolte, comme lui on veut que les choses changent. Les relations humaines sont particulièrement dures dans ce film mais l'écriture des personnages est géniale, pleine d’ambiguïté. La scène entre Tony et la mère de son demi-frère est bouleversante, tu ressens toute l'humanité du personnage. Les 15 dernières minutes d'ailleurs sont particulièrement intenses et puissantes. Et touchantes, c'est là où j'ai failli lâcher ma larmiche.

:spoiler:

Tony qui retrouve son fils et s'évade avec lui afin de chercher à retrouver une vie meilleure, c'est vraiment émouvant. Il vient de rompre le lien avec son père en le tuant pour en créer un autre, un vrai, avec son petit garçon. Les plans sur Tony dans le bus avec son enfant sur les genoux sont particulièrement beaux, c'est magnifique

:spoiler:

En clair un film qui m'a vraiment ému et marqué. Pour ma part, il s'agit du meilleur opus de la trilogie car l'émotion y trouve davantage de place. Difficile de rester indifférent face à un tel coup de poing. Chef d'oeuvre, n'ayons pas peur des mots.

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le 10 oct. 2014

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Moorhuhn

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