« Sans avenir » et « dans le vent »

S’il n’y avait pas cette arnaque aux examens, dernière demi-heure plutôt distrayante en ce qu’elle rassemble les personnages hauts en couleur rencontrés précédemment, Quatre Garçons sans avenir serait sans nul doute un ratage complet. La faute à une écriture paresseuse qui plagie ouvertement les teen movies américains, à une réalisation hideuse que tente en vain de dynamiser le montage charcutier, à une direction d’acteurs absente qui laisse à ces derniers carte blanche, c’est-à-dire le droit de faire n’importe quoi. Les dialogues accumulent les formules coup-de-poing qui, mal dosées, voient leur impact aussitôt amorti ; ils compilent d’ailleurs des répliques associées à des situations inventées par d’autres longs métrages, notamment ceux de Claude Zidi – on pense aux Ripoux (1984) ou à Banzaï (1983) quand il s’agit de pousser le petit gros par la fenêtre ; ils échouent aussi à restituer le parler des milieux socio-professionnels investis, les personnages caricaturent les caricatures qu’ils doivent camper.

Dans ce film nous ne trouvons ni justesse ni pochade aux accents de farce, seulement un condensé de médiocrité qui divertit à peine. Seul Thierry Lhermitte en policier véreux s’en sort avec les honneurs. Des garçons « sans avenir », c’est certain, mais aussi « dans le vent », les Beatles en moins.