John Boorman revient quelques temps en arrière et pose son regard sur le passé de son pays pendant la guerre froide.
A cause de la guerre, l'armée se consolide, les règles gagnent en sévérité, les officiers officiels et officieux aussi. C'est la guerre qui excuse les incartades familiales, la fougue juvénile, mijotent les intentions faméliques, fait douter de l'amour en ce monde et ceux qui l'habitent.

Malgré un traitement casual assumé, toute la bonne volonté de Boorman se ressent. Rien n'est complexe mais tout est compliqué. La manière dont le réalisateur filme et met en scène l'amour a quelque chose de très fort. Ce n'est pas définissable mais les deux partis choisissent d'y apporter des qualificatifs pour pouvoir l'apprécier ou du moins décident de le maintenir comme notion concrète. Ophélie et William veulent se convaincre d'exister l'un pour l'autre mais ne savent pas comment faire ni s'ils en ont besoin. Après l'expérience vient l'habitude.

Chacun perd quelque chose à un moment de sa vie, indépendamment de sa volonté. En résulte quelqu'un qu'il n'espérait pas devenir, une caricature plus ou moins prononcée d'une conséquence involontaire. Il ne reste plus qu'à se défiler, se planquer pour ne plus rien subir, la peur de revenir à un état de souffrance constante. Les personnages l'ont bien compris.
Ils le répètent sans cesse et la tension dramatique se dilate à force d'être appuyée. Un défaut qui ne fait que s'accentuer dans une mise en scène qui s'effrite, mais qui a le mérite de poser les choses à plat, pour que l'on puisse y revenir et débuter notre propre histoire.
Gaspard_Savoureux
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le 9 janv. 2015

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