The Formalist
A sa manière, et c’est probablement ce qui divise dans son cinéma, Guadagnino œuvre toujours à la frontière de l’impressionnisme, cherchant à imprégner l’imaginaire plus que le conscient, développant...
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le 26 févr. 2025
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N'ayant pas lu le roman original de William S. Burroughs (dont «Le Festin Nu» avait déjà été adapté par David Cronenberg au début des années 90) que le cinéaste italien Luca Guadagnino met ici en scène pour le grand écran, je ne parlerai bien sûr pas du travail d'adaptation, mais uniquement du film en lui-même.
Et à ce niveau-là, autant le dire de suite, ce fut la douche froide pour moi.
Dès les premières minutes, je sentais que cette "histoire" de désir, d'addictions et de quête n'allait pas me parler, m'embarquer, me toucher.
Et plus le film avançait dans son récit, plus je sentais que ce désintérêt ne faisait que se confirmer, jusqu'à aboutir à un 3e chapitre psychédélico-perché au fin fond de la jungle (dont une séquence digne d'une émission d'Arte diffusée à 3h du matin) qui m'a définitivement laissé sur le bord de la route, me rappelant un peu ce que j'avais pu éprouver face au «Suspiria» du même Guadagnino et de sa fin putassière.
Une galerie de personnages antipathiques (dont un Daniel Craig en mode jeu maniériste outrancier, qui ne convainc pas tant que ça. Et je ne parle pas de Jason Schwartzmann et de son look...très particulier), des décors mexicains factices, quelques scènes pseudo-provocatrices, un rythme narratif désaccordé et ayant beaucoup de mal à avancer, des séquences avec musiques anachroniques qui sont plus là pour se donner un style que pour avoir un véritable sens.
Bref, vous l'aurez compris, très peu de choses ont permis de me raccrocher à ce film (hormis peut-être quelques idées visuelles sympas comme les effets de superposition, et de rares moments de sincérité), que je rapprocherai plus d'un fourre-tout m'as-tu-vu désincarné, trop long et trop wtf, et qui sous couverture de ce wtf a eu bien du mal à me raconter quelque chose d'intéressant, de captivant.
"Il ne s'agit pas de comprendre, mais de croire." nous dit le film par le biais d'un extrait du «Orphée» de Jean Cocteau.
Eh bien désolé Luca, mais je ne fais pas partie des croyants.
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il y a 4 jours
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