Rabid....
Les quarante cinq premières minutes, on est embarqué dans la vie tragique du destin de Lisa. On commence a entrevoir le thème de la pandémie parsemé de transhumanisme à partir d'une heure, le temps...
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le 11 avr. 2020
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Que le monde est cruel avec les gens biens
Il y a du bon et du mauvais quand on est hypersensible. De l'extérieur, avoir affaire à un/une hypersensible peut agacer puisque nous ressentons de façon exagérée les émotions. Empathie décuplée, colère décuplée, ect. Difficile de vous dire si j’accepte ou non de vivre mon hypersensibilité. Ca n'est pas une pathologie, ça ne se soigne pas, ca fait parti de ma vie quotidienne. Il faut apprendre à vivre avec, gérer ses émotions afin d’éviter qu’elles ne nous mangent.
Rien que pour une petite demi-heure, j’aurai aimé ne pas être hypersensible pour pouvoir regarder tranquillement le remake de Rabid. Ca a été insupportable, presque insoutenable d’assister impuissant au malheur de quelqu’un. D’autant plus lorsque ce quelqu’un a une personnalité collant à la votre et, pour couronner le tout, n’est autre qu’une actrice que vous appréciez. L’actrice tenant le rôle principal, celui de Rose, n’est autre que Laura Vandervoort, la Kara de Smallville, série qui m’a aidée pendant plus de 10 ans à faire face à des épreuves douloureuses. Contrairement aux autres de ses projets, j’ai trouvé Laura plus investie. Elle c'est donnée à fond pour son rôle, ça se voit, ça se ressent, j’applaudis. Je sais que je vais vivre un supplice même si je sais que ce que je regarde n’est que pure fiction. Hélas, je ne peux pas contrôler mes émotions, encore moins ce qu’elles feront subir à mon corps. Peu de DTV peuvent se vanter d’arriver d’un point de vue psychologique à nous faire ressentir détresse et souffrance d’une personne. Rabid version 2019 le peu.
Ce n’est pas une nouveauté, ça reste d’actualité, le monde de la mode est cruel, truffé de peau de vaches capables de vous détruire psychologiquement et douter encore plus de vous le/la complexée toujours en retrait. Rabid, cruel envers son héroïne et ce, jusqu’à la fin, en remet une couche. Les collègues deviennent des rivales, le patron satanique essaye d’appuyer là où ça fait mal, oui, le harcèlement moral, la timide et effacée Rose en est victime. La pauvre bien amochée psychiquement par un drame passé, complexée par ses problèmes de peau et manquant de confiance en elle, c’est la lutte perpétuelle malgré le soutien de sa sœur adoptive. Le sort s’acharne contre elle, il ne veut pas la lâcher.
Sitôt un accident de scooter heureusement évité de justesse le matin qu’un autre survient en soirée après une énième humiliation. Rose survie mais se retrouve défigurée. Similaire à l’état dans lequel on retrouvait Mel Gibson dans « L’homme sans visage » ? De la gnognotte à coté de Rose. Ca se rapproche plus d’Harvey Dent alias Double face. En suivant l’histoire de la jeune femme, en découvrant en même temps qu’elle son nouveau visage après son accident, une sensation horrible me parcourt le corps, mon cœur s’emballe, les larmes commencent à monter.
Fort heureusement, le but de Rabid n’est pas de vous faire pleurer comme une madeleine pendant la totalité de son histoire. Passé les trois premiers quarts d’heure, le film prend un gros virage et s’arrête à horror city et y restera jusqu’à sa conclusion. Plus de drame, en tout cas il est minime. Rose a eu la chance « ou non » de trouver un chirurgien « au sourire de vicieux » ayant mit au point une nouvelle technique de reconstruction faciale grâce à des cellules souches. Rose retrouve son visage d’antan, MAIS sans ses impuretés et ses problèmes de vue. L’intrigue se déroulant dans le milieu détestable et hautain de la mode, notre nouvelle jeune femme hyper sexy pleine d’assurance va voir tous ses rivaux et même son patron lui cirer les chaussures jusqu’à obtenir se dont elle rêvait depuis toujours : travailler sur une collection. Joie de courte durée, il y a des effets secondaires à l’opération qu’elle a suivie et elle ne va pas tarder à en faire les frais.
D’une première partie dramatique à une deuxième partie en mode films de zombies
A partir de maintenant, les séquences gore se multiplient. Du drame, Rabid devient un film de zombies avec un petit éclairage rouge à la Rob Zombie vers la fin. Rose n’aura jamais la paix. Elle était enfin bien dans sa peau, elle avait retrouvée le moral, voyait son rêve se concrétiser, BIM nouvelle épreuve. Lorsque son ventre glougloute et lui colle des crampes terribles, son aura bienveillante s'éteint et cède sa place à une femme fatale digne successeur de « La mutante ».
Le pire c’est qu’elle a des absences, elle ne se rappelle pas de ses divers repas meurtriers, persuadée que ce ne sont que des hallucinations. Nous, on a bien vu les dégâts qu’elle a causée, qu’elle est devenue sans s’en apercevoir le patient zéro, laissant derrière elle des victimes atteintes de rage, dévorant ses congénères. Une épidémie frappe la ville. Coté transformation, contrairement aux morts dévoilées, vous n’aurez que des vues dos et une mini scène vous montrant que Rose, quand elle veut croquer de l’homme, elle a des tentacules en forme de longue zigounette sortant de sous ses bras. C’est crado, c’est kitsch, c’est du DTV, on l’a enfin compris.
Le truc c’est que de passer d’un drame sincère à de l’horreur crado et démoniaque, ça casse tout, ça ne colle pas, tellement mal fait que ça en devient drôle. Après avoir souffert le martyr avec son héroïne, voila que je me retrouve à me marrer devant une série Z. J’ai continué le visionnage histoire de voir comment allait finir Rose. Aura-t-elle droit à une fin heureuse après tant de souffrances ? Ils ne vont pas osé la zigouiller? Je n’ai pas tardé à avoir un gout amer dans la bouche. Il a fallut subir tout un tas de fautes de mauvais gout dont celui de vadrouiller dans un « monde de mode » sonnant hyper faux.
Je ne sais pas ce qui a été le pire à vivre : Mackenzie Gray surjouant les créateurs de mode Allemand hyper caricatural, les crêpages de chignons vus et revus, une infirmière s’étant trompée de plateau (pour le porno c’est à coté !), le caméo furtif et gênant de deux anciennes stars de la WWE (Cm Punk et sa compagne AJ Lee), ou de l'arrachage de peau (avec les dents ou avec...LES ONGLES). Quoiqu’il en soit, mon niveau d’empathie pour Rose a un moment baissé un chouia avant de remonter vers la fin et me donner envie de tout foutre en l’air après ses dernières secondes dignes d’un épisode de Creepshow. La vie est injuste pour les gens biens, je l’ai bien compris.
Au final, je ne suis pas fan des remakes, je n'ai pas vu la version Cronenberg de Rabid mais cette version, passée les 45premières minutes, part un peu trop en cacahuètes sabotant toutes les bonnes intentions de ses débuts. Il y avait des points intéressants, une bonne mise en scène, un maquillage réussi, criant de réalisme au point de vous donner envie de vomir et un excellent jeu venant uniquement de la part de Laura Vandervoort. Ca ne sera pas suffisant, le nanar indigeste n’a pas été évité. Me reste à voir maintenant la version originale. Laquelle des deux est la plus réussie ? Je pense le savoir déjà…
Créée
le 28 févr. 2020
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