Peu avant le générique de fin, un panneau noir nous informe que si certains évènements ont réellement eu lieu, le long métrage n'a pas vocation à coller stricto sensu à l'histoire vraie et que, de fait, beaucoup d'éléments ont été inventés pour "enrichir la narration". Comme aveu d'échec, on ne peut pas faire mieux.


Il y avait pourtant pas mal de choses à raconter dans cette production italo-britanique qui ambitionnait de narrer le parcours tumultueux de Lancia dans le championnat du monde des rallyes, se faisant constamment écraser par Audi et son Quattro jusqu'en 1983 où Cesare Fiorio développe la Lancia 037 qui allait enfin leur apporter le sacre. Sur le papier du moins, le sujet est riche en potentiel dramatique et en action : Le nouveau monde face à l'ancien, le romantisme contre l'industrie, David contre Goliath…


Pourtant, le film de Stefano Mordini s'avère stupéfiant dans sa capacité à renier tout ce qu'il s'échine à exposer, s'éloignant de l'essence même de la course automobile : la vitesse et l'excitation.

Le principal écueil de Race for Glory réside dans son rythme. Pour un long-métrage dédié aux bolides, il manque cruellement de turbo. Les scènes de course, qui devraient être le cœur palpitant de l'œuvre, sont emballées comme un épisode de Derrick. Pour du sport de compétition, il n'y a pratiquement aucun enjeu qui assurerait une empathie quelconque du spectateur, quant à la rivalité mécanique promise on se contentera de quelques bribes d'informations lâchées paresseusement ici et là pour nous situer dans le "game".


Un terrible gâchis pour un cast solide à défaut d'être stellaire : Riccardo Scamarcio, Daniel Brühl et Volker Bruch n'ont rien d'autre à faire que de débiter des dialogues plats dans des scènes d'un cliché consommé qui s'étirent en longueur.


"Race for Glory" apparaît comme une occasion manquée. Un film qui aurait pu offrir un récit haletant sur l'un des chapitres les plus fascinants du sport automobile. Au lieu de cela, il se contente d'une procession lente et prévisible, oubliant en chemin l'essence même de ce qui fait battre le cœur des passionnés de rallye : la vitesse, le risque et la gloire.


AtefAttia
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le 25 févr. 2024

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