Tout au long de sa fructueuse carrière, Woody Allen nous a souvent conté des histoires empreintes de nostalgie voire de mélancolie sur le monde de ses jeunes années.
Parmi celles-ci, la plus évocatrice est certainement Radio Days. Véritable plongée dans l’enfance sur réalisateur, le film n’est pas tant une histoire qu’une simple chronique de la vie d’une famille juive de Brooklyn avec, en toile de fond, la radio qui servait alors de dénominateur commun à la majorité de la population.
Woody Allen s’attache surtout à nous décrire l’influence de la radio sous toutes ses formes, de l’attaque des extraterrestres qui terrifia les USA aux événements tragiques vécus en direct tout en passant par les émissions du soir qui rassemblaient les familles dans le salon, tout y est ou presque.
Radio Days est un long-métrage dans l’ensemble assez réjouissant qui parvient à transmettre le plaisir de la radio aux générations nouvelles qui sont nées avec tous les supports multimédias possibles et inimaginables. Comme souvent, le réalisateur new-yorkais excelle à l’écriture et parvient, à travers dialogues et scénettes, à rendre tous les personnages attachants. Woody Allen a visiblement pris du plaisir à tourner ce métrage et la présence de plusieurs de ses acteurs fétiches dans des rôles anecdotiques voire même figuratifs révèle l’importance du film pour son réalisateur.
Cependant, Radio Days ne marque pas les esprits. Si on assiste à une reconstruction sympathique des jeunes années de Woody aidé par ses camarades de jeu, c’est à peu près tout. Le risque lorsqu’on écrit une chronique de la vie de quelqu’un ou de la sienne est de ne rien raconter du tout. Si un film n’a pas besoin d’aller d’un point A à un point B pour être excellent, le manque de conclusion peut parfois donner l’impression d’avoir passé 1h30 un peu vaine à regarder un metteur en scène se faire plaisir.
Le jeu des acteurs est bon, le film est tantôt drôle, tantôt touchant, mais je pense que d’ici la fin de l’année j’en aurai oublié l’essentiel. Un divertissement honnête, en somme.