Pour les fans du genre
18 ans plus tard, ce sous produit de Wayne's World est toujours bien fendard ! Un pitch bien grave, des vannes bien lourdes, une bande son excellente, bref un bon moment à accompagner d'un six...
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le 2 avr. 2013
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Exemple flagrant d'un principe somme toute basique : Sauf cas exceptionnel, un réalisateur sans un script solide est condamné à filmer du vide.
Fort d'un petit bijou de noirceur avec Heathers , probablement le meilleur teen movie (et l'anti teen movie) jamais fait tout droit issu de l'imagination du très inspiré Daniel Waters ainsi que de l'excellent et injustement boudé Hudson Hawk (Waters à nouveau à la barre mais aussi, excusez du peu, Steven E. de Souza), Michael Lehmann partait pourtant avec un sacré début de carrière.
Hélas, l'absence de plumes inspirés auront tôt fait de révéler avec cet opus que le rôle de Lehmann fût très secondaire dans la qualité des deux pépites mentionnées plus haut. Si en soi la réalisation du bonhomme n'avait jamais brillé par une quelconque fulgurance, elle avait le mérite de donner le minimum syndical en étant au service du récit.
Pour commencer, le défaut majeur de ce Airheads est d'être une satire qui ne sait pas de quoi elle veut être la satire. Le monde de la musique ? Des hardos ? Du business system ? Des médias ?
Loin d'être un brûlot politique, le diptyque Wayne's World / Wayne's World 2 avait au moins la décence d'identifier clairement qui étaient les protagonistes et les antagonistes.
Wayne Campbell et Garth Algar étaient certes simplets et naïf mais tout aussi couillons qu'étaient ces personnages, ils étaient écrits : On les voyaient évoluer tout au long du récit, faire face à des obstacles, être en proie au doute puis finalement, une fois les enjeux clos, en sortir légèrement différents qu'au moment ou on les à découverts. Et ce qui permettaient au spectateur d'être acquis à leurs cause, c'est que derrière leurs apparente naïveté, leurs total dévouement à leurs passion et la pureté de leurs intentions n'étaient jamais remis en cause.
Dans Airheads, le trio de hardos n'est juste qu'un trio de gros cons impulsifs qui ne rêvent que d'une chose : être des megas stars. Ce qui en soit n'est pas forcément un point de départ gênant si le récit les emmènes dans une autre direction (Dans un autre genre, The Office version UK faisait ça très bien). Sauf que ça n'est pas le cas : Du début jusqu'à la fin, les personnages n'évoluent jamais. Pire, leurs actions sont parfois contradictoires, quand vers la seconde moitié du film on veut nous faire croire que le leader Chazz est un mec intègre qui refuse de se faire contrôler par une major alors que le type à passé tout le long du film à beugler à tue tête qu'être signé en major était son but ultime dans la vie.
Pareil pour l'animateur radio, présenté comme une vedette FM blasé et cynique mais aussi le seul à avoir un regard extrêmement lucide sur la bande d'abrutis venus envahir le studio et qui d'un coup, sans raisons, voit en eux l'incarnation du rock n roll.
Et c'est bien ça le problème de ce film, ça part dans tout les sens sans jamais épouser ne serais-ce qu'un seul point de vue. Du coup impossible de croire à ce qu'on nous raconte. Impossible d'y voir le moindre amour de la musique, ni la moindre critique, ni la moindre chair. On ne s'attache pas aux "héros", leurs entourage n'est guère plus convaincant et ne permet pas un contrepoint qui serait le bienvenu.
Airheads pourrais alors prétendre être un film what the fuck, se contentant d'enchaîner absurdité sur absurdité. Sauf que là aussi le constat est alarmant : Le niveau est extrêmement faible pour espérer faire parti de cette catégorie. C'est bien trop gentillet, la plupart des vannes ne fonctionnent pas faute de rythme, le comique de situation est absent et les quelques éléments débiles sont tellement rares qu'ils sont caduques aussitôt présentés à l'écran.
C'est bien simple, il n'y a qu'une seule réplique, magnifique et exécutée dans un timing parfait par Nina Siemaszko qui fait mouche dans tout le film. Et elle dure le temps d'un battement de cils.
Que dire de plus ? C'est sorti un an après Wayne's World 2 et c'est écrit par Rich Wilkes, dont le principal fait d'arme avec ce film est d'être aussi responsable du navet xXx avec Vin Diesel.
Si vous voulez une radio rebelle, optez plutôt pour Pump Up The Volume.
Si vous voulez une comédie pour hardos couillonne mais bienveillante et un minimum écrite restez sur Wayne's World.
Et si vous voulez voir un groupe s'enfoncer dans sa médiocrité absurde, reportez vous sur Spinal Tap.
Créée
le 3 janv. 2019
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