A vous qui aimez les films du genre Western/guerre, le réalisateur Ding Sheng a sorti il y a quelques mois Railroad Tigers avec Jackie Chan. Sorte de revisite du western, plus particulièrement : l’attaque de train, vous plongerez dans la Chine des années 40 où action et aventure côtoierons le burlesque typiquement asiatique dans des décors magnifiques. Faites la connaissance des Tigres ailés, résistants spécialisés dans les activités anti-japonaises…
Un film qui aurait dû être plus sérieux
Et hop, un nouveau petit DTV avec Jackie Chan de sortit ! On aurait aimé voir plus de films de l’acteur sur grand écran, qu’importe, il faudra faire avec. Au moins, ils sortent en France et là, on dit merci AB Vidéo. Après Little Big Soldier et Police Story Lockdown, Ding Sheng et Jackie Chan se retrouvent pour un troisième film. Railroad Tigers a beau ne pas être un mauvais film, ça ne l'empêche pas d'avoir trois grosses lacunes. La première, il souffre d'un cruel manque de rythme, la faute à un scénario pas assez riche. La deuxième, la gestion des musiques. Trop de musiques humoristiques utilisées maladroitement à des moments où il n'y en a pas besoin comme les scènes héroïques voir dramatiques. Pour la troisième et dernière lacune faisant défaut au film, on regrettera le fait que Railroad Tigers ne sait pas s'il doit être un film comique ou sérieux.
Résultat, on rigole beaucoup tout en se disant que trop d'humour, casse le coté épique de l'histoire. Alors que la première heure, bien que comportant quelques scènes d'action sympathiques rendant gloire à Jackie Chan et son équipe de pieds nickelés incapables de tirer ou de lancer une grenade, fait paraitre le temps long, c'est à 30 minutes de la fin que ce film gagne totalement en intérêt. Combinant fusillades, séquences de fight (attention pas de combats tape à l’œil, c’est un film historique), suspense, humour et le genre film catastrophe, on se rend compte que Railroad Togers aurait pu être un chef d'œuvre rivalisant avec des Sergio Leone.
Qu'on se le dise, les bonnes idées visuelles, ce n'est pas ça qui manque. Des scènes inédites jamais vues au cinéma, en veux tu, en voilas, le style comics américain présentant les personnages de l'histoires et son enjeu, les cascades parfois hilarantes (le combat de tanks), le chapitrage à la Plup Fiction, la reconstitution de la Chine des années 40, les costumes/armes et accessoires d’époque, la réalisation et les effets spéciaux dignes d'un gros blockbuster américain et l'humour plutôt bien écrit combinant comique de situation, maladresses et autres séquences hilarantes dignes de ce que les Chinois et Jackie Chan nous ont toujours habitué.
Tu parles trop !
Tout homme doit faire quelque chose de grand dans sa vie
A ceux qui pensaient voir Jackie faire des tonnes de pirouettes et crever l'écran, vous risquez d'être déçu. En effet, sans pour autant jouer le personnage effacé, Jackie cède sa place à la nouvelle génération tout en mettant en avant Jaycee Chan, son fils. Le jeune acteur, portrait craché de son père à son plus jeune âge, s'en sort plutôt bien à l'écran. Quant à Jackie, campant le rôle d’un type ordinaire faisant encore des choses extraordinaires et ne se séparant jamais de la pipe de son père, quelques pirouettes, des singeries et quelques prises de kung fu sympathiques permettent au film de gagner un peu plus en intérêt, nous prouvant qu’il est toujours là. Son personnage, on peut le voir comme une sorte de mentor.
Quant au reste du casting, que ce soit les personnages secondaires (des jeunes fougueux, un vétéran véritable tireur d’élite arrogant, un gros plein de soupe bourrin aimant attirer l’attention, un simple d’esprit, bref, des bras cassés mais des bras cassés courageux ), ou les deux grands méchants du film (un officier sans pitié ayant une haute opinion de lui-même et une femme bad ass déterminée), on en a pour notre argent, ayant la sensation de voir des bad guy sortis tout droit de vieux films d'action. Le plaisir de suivre l'histoire de ces véritables troublions décidant de contrecarrer les plans de l'armée Japonaise restent une valeur sûre de Railroad Tiger. On s'ennui peut être souvent, on se marre, c'est indéniable. A noter que le doubleur Français Guy Chapellier, reprend la voix de Jackie Chan (Le tour du monde en 80 jours, Shanghai Kid 1 et 2), donnant au personnage un coté un peu simplet.
Foutus pequenauds !
Au final, pour le coté pur Jackie Chan, on repassera. MAIS, la direction artistique ultra soignée du film, son humour noir et burlesque, ses effets spéciaux et scènes d'action spectaculaires, ainsi que ses personnages attachants font de Railroad Tigers un bon petit film de Jackie Chan à voir pour passer un bon moment sans se prendre la tête. Seul regret: le scénario pourtant ambitieux au départ. Au moins, on se sera marré. C'est déjà ça de gagné.