Rain Fall se paie le culot de passer pour une moquerie envers le monde extérieur...

Thriller conventionnel se déroulant à Tokyo, Rain Fall est l'exemple typique de l'américain de base ne connaissant pas grand chose à la culture nippone mais décidant de se lancer dans l'élaboration d'une intrigue autour de cette dernière. Le résultat sera sans appel : Rain Fall est une catastrophe.

Outre son nom qui pourrait faire penser à un acteur porno des années 80, Max Mannix n'a rien fait que l'on puisse saluer dans le métier. A vrai dire il n'en a pas eu le temps puisque Rain Fall est son premier métrage (sans doute le dernier) et que hormis un scénario qu'il a écrit pour Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa, son CV frise plus la page blanche que le dictionnaire bien garni. Néanmoins, si d'autres réalisateurs auraient pu briller rien qu'avec un seul et premier film, ce n'est visiblement pas le cas de ce cher Max Mannix.

Conventionnel, sans personnalité, doté d'une mise en scène poussive et d'un casting improbable (mais que vient donc faire Gary Oldman ici ? Max Mannix avait-il trouvé un moyen de pression colossal pour le forcer à venir sur le plateau ?), Rain Fall accumule les fautes de goût et se transforme rapidement en une insupportable cacophonie. Le scénario piétine, les effets de style s'enchaînent avec un tel dédain que le spectateur, à défaut de se sentir impliqué dans cette chasse à l'homme molle, en profitera pour faire sa liste de course ou préparer ses prochaines vacances. Ce film n'était donc pas totalement dénué d'intérêt ! La seule zone d'éclaircie ne durera pas plus de cinq petites minutes mais sera en revanche intéressante avec cette brochure sur la filature bien amenée. Une graine de sésame dans un poulailler bien maigrichonne pour rassasier un estomac criant famine pendant plus d'une heure quarante.

En réalité, Rain Fall aurait pu être un bon film s'il s'était déroulé sur le territoire américain, ou du moins divertir sans se moquer d'une culture que le réalisateur connait vraisemblablement très mal. Il n'en sera malheureusement rien et Rain Fall, en plus d'être un polar bas de gamme, se paie le culot de passer pour une moquerie envers le monde extérieur comme les américains savent si bien le faire. Si vous désirez vous plongez dans de vrais polars asiatiques, préférez The Chaser, The Murderer, Infernal Affairs, J'ai Rencontré Le Diable, A Bittersweet Life, The Coast Guard et j'en passe mais par pitié effacez Rain Fall de votre esprit.
LeBlogDuCinéma
2
Écrit par

Créée

le 27 févr. 2012

Critique lue 476 fois

3 j'aime

Critique lue 476 fois

3

D'autres avis sur Rain Fall

Rain Fall
LeBlogDuCinéma
2

Rain Fall se paie le culot de passer pour une moquerie envers le monde extérieur...

Thriller conventionnel se déroulant à Tokyo, Rain Fall est l'exemple typique de l'américain de base ne connaissant pas grand chose à la culture nippone mais décidant de se lancer dans l'élaboration...

le 27 févr. 2012

3 j'aime

Rain Fall
Cinézumi
3

Fade

Je n'ai pas tout compris et je me suis un peu endormie au milieu du film avec une pointe d’énervement avant de piquer du nez. Les deux univers des deux pays restent comme indépendants et nous offrent...

le 26 mai 2015

1 j'aime

Rain Fall
Nobuhiro
1

lost in devastation

les hasards des visites de mon voisin muni de sa cle USB chargee de films ne sont pas toujours heureux! j'aurais du me mefier avant qu'il ne lance le film... je n'en n'avais pas entendu parle... et...

le 11 mars 2012

Du même critique

Buried
LeBlogDuCinéma
10

Critique de Buried par Le Blog Du Cinéma

Question : quels sont les points communs entre Cube, Saw, Devil, Frozen et Exam ? Ce sont tous des films à petit budget, dont le titre tient en un seul mot, et qui tournent autour du même concept :...

le 21 oct. 2010

43 j'aime

4

The Big Short - Le Casse du siècle
LeBlogDuCinéma
7

Critique de The Big Short - Le Casse du siècle par Le Blog Du Cinéma

En voyant arriver THE BIG SHORT, bien décidé à raconter les origines de la crise financière de la fin des années 2000, en mettant en avant les magouilles des banques et des traders, on repense...

le 16 déc. 2015

41 j'aime

Un tramway nommé désir
LeBlogDuCinéma
10

Critique de Un tramway nommé désir par Le Blog Du Cinéma

Réalisé en 1951 d’après une pièce de Tennessee Williams qu’Elia Kazan a lui-même monté à Broadway en 1947, Un Tramway Nommé Désir s’est rapidement élevé au rang de mythe cinématographique. Du texte...

le 22 nov. 2012

37 j'aime

4