Figure incontournable de la série B actuelle, Uwe Boll se sera fait plus connaître de par ses facéties et son tempérament de frondeur que par ses réussites artistiques. Rampage reste cependant son meilleur film et j'étais prêt à le défendre.
Un pitch en or, préfigurant hélas la tuerie en Norvège au service d'un film burné et choquant se concentrant essentiellement sur ce tueur fou. Et mine de rien, ça fonctionnait pas mal avec quelques scènes qui en disent long sur ce que Boll pense de l'Amérique.
C'est sans surprise que le Takashi Miike allemand (on parle de plusieurs films par an) nous sort un deuxième volet en DTV bien évidemment. Et bien sûr on est loin du niveau du premier opus réellement dérangeant. Uwe Boll nous dévoile ici son opportunisme à sortir des licences (il suffit de regarder toutes ses adaptations foireuses de jeux vidéos), suites reconnues ainsi qu'une bonne dose de feignantise. OK le projet en lui-même est foireux mais intégrer autant de flash-back du premier volet sur un long métrage de 1h30 à peine c'est juste du foutage de gueule. Vraiment le script est très faible et ne raconte pas grand chose (1 prise d'otage), et cela renforce le sentiment que Rampage se suffisait à lui seul et qu'il avait déjà tout dit. Quand bien même le scénario de Rampage ne cassait pas non plus des barres, il avait le mérite de faire évoluer son personnage principal à savoir le tueur fou. Tout résidait dans le pourquoi de ces actes. Dans Rampage 2, on connaît Billy, il ne changera plus et si quelque par il est fascinant, il devient désormais réellement gonflant à nous faire la morale.
Je sauverais quelques idées qui sortent du lot et l'acteur jouant Billy assez juste dans une scène (la seule) où une émotion transparaît sous cette carapace au sens propre et figuré. Et puis Boll s'évertue à incendier le monde actuel à travers de longs monologues qui touchent juste de temps à autre. Mais ses revendications politiques n'ont pas grand chose à faire au cinéma, en tout cas pas de cette manière car le réalisateur bouffe ses personnage et nous assomme. Une raison supplémentaire de s'endormir pendant le film. Le dernier bon point, à savoir la vraie plus value de ce film, est sans doute la fascination des gens pour cet extrémiste et, en filigrane, une métaphore de la montée du radicalisme au sein du G8.
J'évite d'aborder le sujet de la mise en scène et du montage avec Boll puisque l'on sait déjà que c'est un incapable méritant ses Razzie Award.
Donc oui Monsieur Boll, vous êtes un ovni dans le paysage cinématographique actuel, lui-même trop consensuel et académique, de par votre franc parlé et vos sujets un poil subversifs. Cependant, vous êtes légèrement un tocard en tant que réalisateur et un opportuniste profitant du système que vous aimez tant dénoncer !