Hidetora Ichimonji veut partager son domaine entre ses fils Taro, Jiro et Saburo, les deux premiers se retournant par la suite contre lui, mais lui-même s’étant retourné à tort contre le 3ème, marquant le début du désastre. Tout au long du film, Kurosawa nous permettra de distinguer facilement à qui appartiennent les troupes grâce aux couleurs vives associés à chacun de ces personnages, tout comme dans Kagemusha.
Cette nouvelle inspiration shakespearienne sur la soif de pouvoir, l’avidité, la folie et l’autodestruction humaine, nous est présentée sous forme d'un récit froid et solennel, avec peu de place à la détente et l’humour. Les décors et l’absence de décors, sur les crêtes ou paysages désertiques embrumés, sont sublimes. Les différentes utilisations de la couleur et la mise en scène ne peuvent qu'impressionner et laissent bouche bée. La première bataille est tout bonnement incroyable, faisant frétiller l’œil pourtant devant le pire, avec une utilisation magistrale de la musique.
Kurosawa aura fait encore plus fort que Kagemusha, déjà bluffant, et signe ici l’une de ses plus belles toiles si ce n'est la plus belle.