Quella villa in fondo al parco vaut pour sa déambulation cauchemardesque dans une ville perdue des Caraïbes, dans une zone urbaine défavorisée, dans des habitats précaires faits de matériaux fragiles qui renforcent le sentiment d’insécurité ; à ce titre, l’errance du modèle dans une ruelle tapie dans l’ombre donne l’impression que les côtés obscurs dévorent la voie principale éclairée, très belle idée de mise en scène que redouble également une caméra portée. Se construit une antithèse entre d’une part les paysages de carte postale devant lesquels posent les mannequins en petites tenues et d’autre part la réalité sordide qu’ils cachent. Nous regretterons cependant que le monstre soit décrédibilisé par l’invraisemblance de ses déplacements, puisqu’il circule de la plage au centre-ville en fonction des besoins d’un scénario au demeurant limité, et que ses apparitions manquent de puissance visuelle et horrifiques. Dit autrement, le film inquiète davantage par son cadre topographique et son ambiance que par son « Ratman » relégué au second plan.