Rawhead Rex aurait dû traiter, comme l’essentiel de l’œuvre de Clive Barker, de l’attraction envoutante et sexuelle exercée par le Mal sur des personnages aussitôt contaminés aussitôt initiés à ces plaisirs interdits. Pourtant, le récit se détourne en permanence de cela pour lui préférer l’enquête mollassonne de protagonistes dépourvus de profondeur. Aussi l’homme d’église apparaît-il comme le véritable centre d’intérêt du long métrage, engagé de cœur et de corps dans une conversion à la douleur qui trouve son acmé lorsque le monstre le baptise à grands jets d’urine ! L’aspect grand-guignolesque du scénario est retranscrit à l’image par un filmage emphatique mais maîtrisé, proposant d’amples mouvements de caméra à même de laisser planer la menace de la créature ressuscitée. Les restrictions budgétaires et les conflits inhérents à la représentation symbolique de ce « dieu à tête brute », que l’on pourrait aussi traduire par « dieu à tête pure », réduisent cette production à un état d’ébauche insatisfaisante mais plutôt divertissante.