Laserblast est ponctué de visions d’épouvante des plus marquantes, notamment ces plans sur le visage ahuri de Billy peinturluré en vert qui apparaît en fond, telle une menace sourde que matérialise l’arme futuriste capable de faire exploser véhicules et station-service et désintégrer le corps humain. L’écriture bouclée du scénario, qui commence par une traque qui sera celle à terme du protagoniste principal, fait du pistolet à bras un élément tragique, comme un Mal qui se répand par contamination ; le cadre désertique qui est donné à cette traque, double en ce que cette dernière porte la quête de vengeance de Billy et sa propre chasse par le vaisseau extraterrestre, symbolise un espace caractérisé par son isolement géographique et culturel au sein duquel tout le monde se connaît, tout se répète, inlassablement. Cette abstraction rappelle le sublime Figures in a Landscape de Joseph Losey, sorti huit ans auparavant, référence inatteignable tant la mise en scène souffre ici d’approximations dans le montage et de raccords périlleux. De plus, la direction d’acteurs et l’orchestration des déplacements manquent terriblement de spontanéité, en témoigne la scène de collision initiale lors d’une intervention policière.
La musique que signent Joel Goldsmith et Richard Band épouse à merveille l’entrelacs du fantastique et d’un réalisme ancré dans une Californie asséchée et poussiéreuse, muable par son thème principal joué au piano et aux synthétiseurs sous forme de marche déclinée avec des variations plus rock et country. Une production Albert Band originale à découvrir.