Redline
7.5
Redline

Long-métrage d'animation de Takeshi Koike (2010)

Excusez moi deux secondes, je prends un nurofen (oui, je viens juste de terminer le film).

Franchement, je ne sais pas trop comment aborder Redline. Fruit du studio MadHouse, capable du meilleur (Paranoïa Agent) comme du pire (Beyblade), il est difficile, en ce qui me concerne, de déterminer si c'est de l'art ou du cochon.

Aguicheur au travers d'une esthétique exacerbée, trop belle pour être honnête, Redline avait d'abord attiré mon attention grâce à sa bande annonce explosive, petit buzz sur les sites spécialisés es animation japonaise il y a quelques quatre années de ça.
Le problème avec ce genre de production c'est justement que ce genre de production constitue exactement la liste d'arguments au poil que tout anti « japoniaiserie » (le terme là, c'est d'eux) aime à mettre en avant. C'est bruyant, graphiquement violent, esthétiquement agressif, musicalement ringard et caricatural, ça n'a ni queue ni tête, c'est limite débile et inutile.

J'aime le cinéma et l'animation japonaise. Ce n'est pas nouveau, ça fait presque vingt ans que ça dure, alors je n'ai rien à prouver. Et c'est justement pour cette raison que je suis bien emmerdé. Une part de moi trouve le film graphiquement et techniquement réussi, le tout en majeure partie en animation traditionnelle (paix à son âme), qu'il fait figure de baffe visuelle au rythme endiablé grâce à une réalisation de bonne facture, qu'il reprend un peu tout ce petit côté exotique qui fait l'attrait de l'animation nippone, audacieuse et piquante.

Mais c'est quoi ce bordel alors ?

Des courses interplanétaires de bolides d'abuseurs servent de fil conducteur (jeu de mots) au milieu d'une improbable histoire d'amour au romantisme approximatif mélangée à un conflit géopolitique obscur sur une planète où la course ne devrait pas être jouée pour éviter que les secrets militaires des autochtones ne soient mis à jour alors ils se mettent à leur défoncer la gueule avec des lasers mais une princesse fait de la magie alors la ligne rouge elle apparaît et le gorille policier pilote de course réveille un bébé géant en bouillie qui lance des lasers avec sa bouche pendant que l'armée qui voulait pas que la course se déroule y participe finalement parce que.

What the... ?

Voilà. J'exagère à peine. Vous l'aurez compris l'histoire n'est qu'un prétexte, ce qui compte c'est que ça bouge, que ça explose, que ça déchire visuellement à coup d'effets de vitesse, de distorsion, de décorticage de mouvements mécanique et de déchirement des chairs en 160 images par secondes. Certes, c'est beau, c'est propre et graphiquement brillant, on a droit a des moments de bravoures, des personnages hauts en couleurs, à du biomécanique qui fait trembler la ménagère, mais bordel comme dirait Shakespeare c'est beaucoup de bruit pour rien.

Redline aurait gagné à être développé au format série, les personnages et leurs background à peine effleurés auraient pu être étoffés, l'univers a priori fourni aurait gagné en richesse, et les différents enjeux auxquels la trame fait tout juste allusion auraient gagné en profondeur. Le manque d'attachement aux protagonistes et de réelle direction scénaristique donnent malheureusement à Redline un rendu de simple démo de studio. Coûteux et bruyant.
real_folk_blues
5
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le 26 mars 2012

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