"Il attend son pote qui ne vient pas, et, à cause de son allure de petit caïd, on pense qu’il a rendez-vous pour un mauvais coup. On a tort… Bousculant attendus et a priori, prenant de jolis virages dramatiques jusqu’à une scène de commissariat insolite et touchante, ce court métrage, porté par des débutants déjà charismatiques, est une réplique maligne à ce cinéma social qui n’aime que les jeunes à problèmes. Le petit rire complice de la fin, quel délice"
Qui êtes-vous ?
Je suis Antoine Giorgini, j'habite à Lille, dans le nord, et j'ai 34 ans.
Votre parcours avant ce film ?
J'ai obtenu un Bac Littéraire cinéma puis un master de filmologie. Pendant ce temps, je travaillais dans le social en tant qu'animateur puis directeur adjoint. Ensuite, j'ai eu l'occasion de faire un stage en décoration sur des tournages et pendant 6 ans, j'ai travaillé sur des décors de longs métrages. En parallèle, j'écrivais des petits scénarios sans en faire grand chose, et un jour, j'ai gagné le concours de scénario de court métrage du Moulin d'Andé (département de L'Eure). Cela m'a permis de rencontrer ma productrice, Marie Dubas, avec qui nous avons fait deux films, Les Brigands (2013) et maintenant Réplique.
Pourquoi ce court aujourd'hui ?
Je continue de parler de ce qui me tient à cœur. L'errance de certains jeunes en quête de sens, l'amitié, la reconnaissance… Mon parcours dans le social m'a beaucoup marqué, ma région et ses habitants aussi, donc je ressens le besoin d'inventer des histoires de jeunes adultes dont je me suis senti proche pendant plusieurs années de ma vie.
Citez trois cinéastes ou trois films qui vous ont donné envie de faire du cinéma / qui vous ont influencé ?
Alors comme ça, sans trop réfléchir car il y en a tellement : William Friedkin et Eric Rohmer, voilà pour deux. Et puis Roberto Rossellini, Vittorio de Sica, Pietro Germi, Francesco Rosi, Elio Petri, pardon, ça m'a échappé mais ces cinq cinéastes italiens m'ont marqué au fer rouge. Le Général della Rovere, de Rossellini est, je trouve, un film absolument magnifique, avec De Sica comme acteur, génial.
C'est quoi votre profession, court métragiste ?
Non, pas totalement, je continue de faire un peu de déco quand j'en ai l'occasion mais petit à petit, ça vient. J'aimerais vraiment pouvoir me concentrer uniquement sur mes films et scénarios.
Après le court, forcément le long ?
Oui. Je suis en train d'y travailler.
Votre histoire avec Clermont ?
Je suis déjà venu deux fois à Clermont, mais en tant que spectateur. Je n'ai pas d'histoire particulière avec ce Festival si ce n'est que j'aime beaucoup y aller. C'est quand même un rassemblement incroyable. A part ça, je peux vous dire que je ne suis jamais rentré de Clermont sans avoir avalé au moins un aligot et une truffade. Un signe particulier, j'oubliais, j'adore manger.
Le meilleur court métrage de tous les temps ?
J'aime beaucoup Le Poulet, de Claude Berri. Dans Quatre aventures de Reinette et Mirabelle, d'Eric Rohmer, je suis fan du garçon de café.
Le meilleur court métrage de ces dix dernières années ?
Je ne sais pas. En tout cas, ici à Clermont, j'ai vu un court en compétition internationale qui m'a beaucoup touché, c'est Dry Hot Summers, un film égyptien de Shérif El-Bendary. Je recommande vivement.