Catherine fait peau neuve...

Carol Ledoux (Catherine Deneuve) est une jolie et timide manucure vivant avec Helen (Yvonne Furneaux) sa soeur. Carol est désirée par Colin (John Fraser) mais elle le rejette. Elle est de plus troublée par la relation qu'a sa soeur avec Michael (Ian Hendry), un homme marié qu'elle n'apprécie pas...

En 1965, Roman Polanski était un jeune réalisateur en vue après "Le couteau dans l'eau". Et Catherine Deneuve était une des nouvelles stars française.

Comme souvent Polanski a écrit le scénario avec Gérard Brach.

L'ombre d'Alfred Hitchcock plane sur ce deuxième film du cinéaste. J'ai pensé à 2 long métrages du cinéaste: tout d'abord "Psychose" avec son noir et blanc et la double personnalité de son "héroïne". Et puis surtout "Pas de printemps pour Marnie". Comme cette femme hitchcockienne, Carol semble avoir peur des hommes ....

Mais cela n'empêche pas Polanski d'avoir son propre style. Sa mise en scène impressionne avec des trouvailles étonnantes comme SPOIL le mur du couloir qui a des mains sur la poitrine de Carole ce qui démontre son problème psychologique .

Si les seconds rôles sont tous très bons, c'est quand même Catherine Deneuve qui retient notre attention. Elle fait une prestation époustouflante, peut-être la plus étonnante de son immense carrière. Elle est à la fois fragile et inquiétante pour ne pas dire effrayante sans parler puisqu'elle n'a que très peu de dialogues .

Entre la réalisation de Polanski et la performance de Deneuve, "Répulsion" frôle le film d'horreur minimaliste puisqu'il n'y a pas d'effets spéciaux. Juste des mouvements de caméra bien senti qui déforment certains objets pour montrer l'état mental dans lequel se trouve Carol.

Polanski réalise un film sur la peur des hommes et je dirais même la peur du sexe. Carol est sans aucun doute une femme encore pucelle malgré sa beauté. Et on retrouve un thème que l'on retrouvera d'autres films du cinéaste: la folie (je pense notamment à "le locataire" qui est un mes Polanski favori).

"Répulsion" fut un succès à la fois public et critique malgré sa noirceur et son absence de concession. Si Hitchcock donnait une explication sur le mental de Norman Bates et de Marnie, il n'en est rien pour Polanski. SPOIL On voit juste une photo à à la fin de "Répulsion" où on voit Carol enfant qui regarde avec dédain un homme alors que tout le monde sur la photo sourit....

Un classique du genre et un des meilleurs Polanski.