Resident Evil fait partie de ces sagas qui auraient dû s’arrêter dès le premier film, pour cause de déchéance sans fin au fil des épisodes qui s’accumulent sans raison. Surtout s’il s’agit d’une adaptation qui se montre incapable de retranscrire fidèlement l’univers et l’ambiance du produit originel. Et avec l’opus Afterlife, Resident Evil semblait avoir touché le fond ! Ce cinquième film arrive-t-il à rehausser le niveau ?


Le terrifiant virus mis au point par Umbrella Corporation continue à faire des ravages partout sur Terre, transformant les populations en légions de morts-vivants affamés de chair humaine. Alice, l’ultime espoir de notre espèce, s’éveille au cœur du plus secret des complexes industriels d’Umbrella. Au gré de son exploration à haut risque et de ses découvertes, les zones d’ombre de sa vie s’éclairent…
Une chose à savoir sur la saga cinématographique : s’il n’a réalisé que le premier, quatrième et cinquième film à l’heure actuelle, Paul W.S. Anderson reste le grand patron de la série (ayant produit et écrit l’intégralité de cette dernière). Le responsable de la connerie « Resident Evil », en quelque sorte. Oui, lui qui a voulu rendre complexe l’histoire de la saga en y insérant une histoire de clones à dormir debout. Lui qui a repris les rênes de la saga avec Afterlife en nous livrant un film sans histoire plausible. Et enfin, lui qui fait dépasser avec ce cinquième opus les limites du n’importe quoi (que l’on croyait déjà atteintes avec le 4). C’est clair, le scénario de Resident Evil : Retribution est tellement mauvais qu’il nous perd dès le début. Sans prendre le temps d’imposer des personnages mythiques du jeu vidéo qui n’ont rien à faire là (Léon S. Kennedy, Ada Wong, Jill Valentine…), de faire le lien avec le 4 (que sont devenus Chris et Claire Redfield ? Wesker est vivant ?) et de faire apparaître des protagonistes pourtant décédés dans les films précédents (Rain, Carlos et Shade). Non, Resident Evil : Retribution nous amène, Alice et nous, dans un complexe où vont s’enchaîner des séquences d’action sans imagination. Et le pire, c’est que le film veut flirter avec l’émotion en y ajoutant une relation mère/fille (qui n’est pas sans rappeler Aliens de James Cameron), rendant l’ensemble encore plus grotesque qu’il ne l’est déjà (la saga vient de trouver ses pires répliques !!). Monsieur Anderson, faites de mauvais films si ça vous chante, évitez au moins de les écrire pour qu’ils aient plus de tenue !

Et puis, plus les films s’accumulent, plus il est énervant de voir que Milla Jovovich est toujours là, à jouer comme un zombie (sans expression potable), préférant jouer des poings et des flingues à la demande de son mari cinéaste (un bien grand mot !). Je ne parlerai pas bien sûr des retours dispensables de Michelle Rodriguez (quoiqu’elle arrive à s’en sortir), de Sienna Guillory, de Boris Kodjoe, d’Oded Fehr, de Shawn Roberts et de Colin Salmon, présents ici juste pour dire que ce Resident Evil va être spectaculaire vu que tous les personnages de la saga sont réunis ! Et après viennent les deux nouveaux qui, comme Ali Larter et Wentworth Miller (Claire et Chris Redfield), trucident des personnages mythiques du jeu. Li Bingbing est très, très loin de l’Ada Wong forte et séduisante, l’actrice étant trop fragile et discrète. Johann Urb, immonde Léon Kennedy, jamais charismatique et mystérieux, il se retrouve américanisé au possible !

Après un quatrième opus mou du genou qui flirtait bien plus avec Matrix qu’avec Resident Evil (le duel d’Alice contre Wesker en pseudo agent Smith), c’est cette fois-ci l’univers de Tron qui ressort (la première bande-annonce reprenait même « Recognizer » de Daft Punk) ! Ce n’est pas avec ce film que l’ambiance angoissante propre au jeu se fera ressentir. Ici, c’est quasiment de l’électro-pop pour des séquences de fusillades et de bastons sans fin, ternies par une surdose inimaginable de ralentis inutiles, d’effets numériques dégueulasses, d’un montage chaotique et d’une mise en scène qui ne sert qu’à combler la durée du film (l’intro montée à l’envers et le résumé inutile de la saga tout entière prennent à eux seuls 7 minutes !!)

Si Afterlife se montrait ennuyeux, Retribution arrive à distraire le spectateur le moins exigeant de par des actions qui se succèdent. Mais cela ne suffit pas à faire de ce Resident Evil 5 un navet digne de ce nom ! Anderson, il serait peut-être temps d’arrêter. Pas la saga, vu que vous avez promis de stopper au 6 et que vous auriez déjà dû le faire au 1. Non, arrêtez plutôt le cinéma, vous n’y avez pas votre place ! Et vu comment vous déglinguer l’ambiance d’un projet, je vous conseillerai d’éviter de postuler pour les jeux vidéo ou encore les clips.

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