Quoi de neuf, Docteur? Episode I
I- INT-JOUR Un cabinet de médecin. Un gros bonhomme barbu à lunettes semble s'inquiéter de l'état de sa patiente, une petite rouquine visiblement essouflée. DOCTEUR ( sur un ton...
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le 15 nov. 2014
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Le film se déroule au travers de 2 schémas
Le premier représente Charlie, avec une allure de jeune fille sage, sensible et normale, elle vient d’une famille dont les parents se séparent tous les 4 matins, dans une atmosphère de conflit permanent.
Comme exemple un père absent, une mère qui lui pardonne tout et qui finit toujours par retourner dans ses bras Charlie grandit dans un environnement de malaise et d’incompréhension.
Le second représente Sarah, un petit bout de femme pleine de vie et rayonnante, imposante et influente c’est une fille unique d’une mère célibataire, alcoolique, violente, qui vit dans un environnement malsain. Elle ment sur sa vie pour se sentir importante et pour paraitre aux yeux des autres comme une adolescente normale.
Lorsque les deux schémas se rencontrent, c’est d’abord l’osmose et la passion qui en découlent puis l’amitié entre les jeunes femmes se brise peu à peu jusqu’à se transformer en une relation destructrice et malsaine.
Sarah a apporté un brin de folie dans la vie de Charlie dont celle ci n’a jamais voulu se séparer ; elle s’est sentie vivante, importante à ses yeux, et l’ascenseur émotionnel qu’elle lui a procuré lui a permis d’exister.
Seulement en baissant la garde, Sarah prend le dessus sur la vulnérable Charlie en la manipulant et la maltraitant psychologiquement afin de pouvoir ressentir et faire ressentir le calvaire de son environnement familial ; l’oppression, l’impuissance, la solitude, la douleur et le mal être. Elle reproduit envers Charlie ce que produit sa mère envers elle, Lou de Laâge représente avec brio la figure parfaite du pervers narcissique.
La relation de dominant à dominé est en marche et le cercle infernal ne s’arrête plus.
Charlie a la tête sous l’eau, accepte tout ce que Sarah lui fait subir et quand on regarde de plus près le schéma familial de Charlie on se rend compte qu’elle reproduit la même chose envers Sarah que sa mère envers son père : elle lui pardonne et espère toujours un changement, elle lui trouve sans cesse des excuses.
Pour ma part, les deux jeunes femmes se sont choisies parce qu’elle savaient inconsciemment au fond d’elles même qu’elles retrouveraient chacune leurs schémas de vie l’une dans l’autre.
Les deux actrices jouent à merveille et nous laissent plonger la tête la première dans leurs failles les plus profondes.
Ce film fait réfléchir et m’a beaucoup touché sur la fragilité des relations humaines et sur l’influence de l’enfance et de l’environnement familial par rapport à notre façon d’être avec et par rapport aux autres.
De l’impact de celui ci sur le développement de chacun, de la manière dont on s’approprie ce qu’on a vu, ce qu’on a vécu afin de se plonger et de s’étouffer dans un modèle de vie qui nous rassure.
À partir du moment ou on en sort, on peut enfin respirer.
On se prend aussi une claque sur la difficulté de pouvoir sortir d’une relation nocive et toxique comme celle ci, Mélanie Laurent nous l’a appuyé de la manière la plus réaliste qui soit.
Un film puissant et bouleversant qui nous retranche au plus profond de nous même.
Oppressant, l’émotion est forte, la tension est palpable. On retient notre respiration pendant la deuxième partie du film jusqu’à la dernière scène qui nous permet enfin de souffler.
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Créée
le 18 août 2016
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