Libération? Soulagement ? Mal-être ? Ce qui est sûr c'est qu'on ne ressort pas de ce film indifférent. Certes, la fin fait office de tampon postal, nous envoyant avec l'actrice en Enfer ou au Paradis (selon les suites que l'on se crée) ; mais le malaise ressenti à la fin du film n'est pas l'unique conséquence des dernières minutes "bourreau".

Mélanie Laurent a très bien su mobiliser les différents sens des spectateurs. La brillante actrice brune, victimisée, devient de plus en plus maigre, on aurait envie de la toucher pour vérifier qu'elle est bien encore parmi nous, son regard se perd de plus en plus, son odorat ne Respire plus le goût de la vie et enfin et surtout, elle n'entend plus rien si ce n'est le son de la folie qui la guette. Les acouphènes étaient selon moi, un coup de maître dans la réalisation. Ils résument en tout point la perte d'équilibre mental auquel la victime fait face, nous illustrent en quoi la personnage principale vit selon un rythme, un tempo, qui lui est imposé (et qu'elle s'impose aussi).

Le film présente des scènes de vie d'une lycéenne, rien de transcendant dans l'intérêt des scènes en soi (bien au contraire, elles en deviennent effacées ou grossières), seule la métamorphose de Charlie est intéressante à suivre : cet amour toxique et corrosif qui l'assassine à petit feu. Le format du film est court et bien heureusement, on sent tout de même qu'il se serait essouflé vite, comme Charlie l'asmathique.

En somme, malgré quelques lourdeurs dans les personnages ou situations familiales, "Respire" nous donne à voir un thème bien exploité qui respecte la dose réglementaire de mises en scène angoissantes.

Créée

le 18 févr. 2015

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