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Film trouvable dans les recoins de Netflix dans la catégorie "horreur", Resurreccion (qui semble bien sous-estimé) est en réalité plutôt un conte fantastique avec la structure narrative propre au genre et une morale déclamée de manière très explicite à la fin que l'on pourrait résumer par "l'enfer est pavé de bonnes intentions".


Si le le film n'est pas à proprement parler un chef d'oeuvre, brassant du grand classique sur ce plan,


(en résumé : le pacte avec le diable par peur de la mort)


je me dois de saluer la réalisation impeccable du film. Ce n'est pas mon genre de m'attarder sur le jeu d'acteurs mais pour le coup j'ai trouvé ces derniers très impliqués et crédibles. Le prêtre est excellent et arrive à faire transparaître la dualité de son personnage, notamment ce conflit entre la réalité de sa foi - aliénée à la fuite de sa maisonnée et à son ambition - et son attachement sincère à la beauté des idées qu'il professe.
Sur le plan religieux d'ailleurs, on voit ce personnage sombrer dans l'erreur qui consiste à marchander avec Jésus (ou avec les dieux en général), comme si la foi était conditionnée à un retour (le fameux "si Dieu existait, pourquoi il y a des guerres ?" naïf qui semble faire fi de la vision même de la vie terrestre dans cette religion. Je précise que je ne fais aucun prosélytisme, je cherche simplement à expliciter la logique du récit.). Ce rapport étant marchand (pour sauver son frère notamment), on peut voir ce film comme une épreuve que subit le personnage (l'éloignement de sa route vers Buenos Aires étant donc bien la volonté de Dieu - toujours dans la logique du récit) entre l'"ange" Quipé et l'envoyé du Diable (le guérisseur). L'ange ou la croix s'enfonçant dans les mains sont tous des avertissements lancés au héros qu'il décide de ne pas suivre par péché d'orgueil. Par peur de la mort (qui est dans la religion le début de la vraie existence), il recourt à des moyens interdits et le récit trouve ainsi une conclusion logique...


Plus que la profondeur du film qui est plus - "sage" qu'"érudit" - ce qui frappe surtout est l'exécution bien menée et l'élégance flamboyante de l'ensemble (le conte repose effectivement, de par son format et l'effet qu'il cherche à produire, sur les chocs) sur fond historique. Efficace et diablement esthétique.

Foulcher
7
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le 21 août 2018

Critique lue 157 fois

Foulcher

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