Lost in Time.
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J’ai un bel avenir dans le passé : pour conclure sa trilogie, Zemeckis explore un nouveau pan du mythe américain : après les fifties du premier volet, l’inquiétude du futur dans sa suite, place aux origines et à tout le potentiel cinématographique qui l’accompagne : les origines, et le western.
La trilogie aura ainsi fait le tour de la question de l’identité américaine. Les jeux habiles qui permettent à Marty de retourner dans le passé assument avec jubilation les références : il s’agit de traverser un écran, dans un parc à thème on ne peut plus factice, pour revenir aux sources et tomber sur de véritables indiens.
Dès lors, le jeu peut commencer : Marty, en bon expert de son histoire, puisera dans la mythologie pour construire son rôle : de son pseudo, Clint Eastwood, à son clin d’œil à Taxi Driver dans le miroir, il est le cinéphile qui irrigue un réel avant la naissance du cinéma. Toute cette veine donne une véritable saveur au film, qui reproduit, en termes de trame, une quête un peu trop similaire aux précédents. On retrouve par conséquent les passages obligés inscrits dans les trois opus (le réveil chez sa « mère », la scène du bar qui dégénère en bagarre, et le bal final), nimbés cette fois d’une dimension primale : il s’agit d’expliquer les origines, la fondation d’une civilisation, métaphorisée ici par la construction de l’horloge.
La variante scénaristique permet à Doc de prendre plus d’importance : son histoire avec l’institutrice et la modification du temps qu’elle occasionne permet une réflexion sur l’impuissance du savant rationnel face à aux passions, et une nostalgie assumée pour une époque à l’abri des vicissitudes modernes. Le reste est plus convenu.
Il était donc temps de conclure, ce que la dernière séquence fait de manière explicite. Le retour au présent est acté, et l’aiguillage vers tous les problèmes de Marty dans le deuxième épisode évité grâce à une victoire de sa grande faiblesse, savoir garder son sang-froid quand on le traite de lâche.
Intouchée depuis 27 ans, la saga Back to the future devient un object culte, savoureusement vintage, un voyage dans le passé d’une certaine idée du blockbuster.
Il ne reste plus qu’à prier pour que les vœux de Zemeckis ("de mon vivant, pas de remake") soient éternels, et qu’on laisse à ce chapitre du divertissement un vieillissement digne et virginal.
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le 25 mars 2017
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