En ces temps difficiles de confinement, je décide de me remonter le moral en me lançant dans la filmographie de Jean Rochefort, grand Monsieur du cinéma, et éternel trublion de la comédie française. Charmeur, élégant, charismatique et beau parleur, comment un tel personnage pourrait-il faire partis d'un mauvais film. D'autant plus quand on voit le reste du casting: Michel Galabru, Guy Bedos et Agnès Soral. Réveillon chez Bob vous en donne la réponse.
Le synopsis est assez singulier, un jeune garçon de 10 ans essaie de réunir ses parents séparés en faisant croire à son père Louis (Jean Rochefort) que sa mère vient de rencontrer un homme (Bob de son prénom), qui le maltraite. Le soir du nouvel an, Louis en rage, décide d'aller régler ses comptes avec ce fameux Bob. Mais bien évidemment, rien ne se passe comme prévu : Louis ne connaissant pas l'adresse exacte, il va faire le tour de tout les immeubles. Dans sa quête, il rencontre par hasard deux convives de la soirée de Bob, Thierry, et sa maîtresse Florence. S'en suit 1h20 de rencontres rocambolesques à travers les résidences à la recherche de Bob.
Remettons nous dans le contexte, le film sort en Décembre 1984, un peu plus d'un an après "La Marche des beurs" pour dénoncer les inégalités et le racisme dans notre pays. Cet événement à son importance dans le sens où, de mon point de vue, et tout particulièrement dans les comédies, il est primordial d'être en phase avec son temps et de maîtriser les messages que l'on veut transmettre au public.
Et bien le moins que l'on puisse dire, c'est que Denys Granier-Deferre et Jacques Audiard n'ont pas fait dans la dentelle questions citation raciste. On passe d'une soirée "chez les noirs" (mot pour mot) où l'on chante du Jazz et où la moindre parole d'une femme les excites, à une autre soirée chez les Juifs, décrit à la perfection avec les grosses mailles en or et en argents autour du cou, où l'on ne bois pas d'alcool et on ne mange pas de porc (belle performance pour réussir à le placer dans le scénario). On passe voir la concierge vietnamienne à qui l'on parle en langage des signes ou avec un anglais à couper au couteau. Sans parler du restaurant italien, avec le serveur dragueur qui saute sur la moindre femme qui passe devant ses assiettes.
Le racisme c'est fait, on passe maintenant à la misogynie. Je déconseille fortement à une femme de moins de 30 ans de regarder ce film sinon la télécommande pourrai finir à travers l'écran plat. Sublime cliché de la femme désireuse de plier les slips, préparer les pâtes, faire des enfants pour Monsieur, pendant que ce dernier prend du bon temps en allant courir les jupons à droite à gauche. On a aussi le droit d'avoir les nymphomanes en détresse sexuelle, prête à monter sur le moindre étalon se présentant à elles : le mono de ski, le voisin de palier ou le premier venu qui frappe à la porte.
Vous l'aurez compris, un bon gros ratage complet, et c'est peu dire car même à sa sortie cela avait fait un bide, donc c'est clairement un film a éviter... Libre à vous si vous désirez voir ce massacre.
Jean Rochefort, on se donne rendez-vous dans "Avril et le monde truqué", ça devrait être mieux cette fois-ci.