Dans le domaine de l’animation, les deux poids lourds restent Pixar et DreamWorks Animation. Mais depuis quelques temps, nous pouvons également compter sur la présence d’un autre studio avec Blue Sky. Qui, après s’être contenté de L’Âge de Glace (qui se souvient de Robots et de Horton, franchement ?), commence enfin à se diversifier (c’est sûr qu’à l’époque, déjà trois suites pour nos animaux préhistoriques…). Et fournir un nouveau film d’animation qui arrive à la cheville de la concurrence (en dépassant les 400 millions d’entrées). Un retour au pays pour le réalisateur brésilien Carlos Saldanha, qui a voulu nous faire découvrir son pays via un film qui sent bon la samba ! Verdict de ce Rio ?

Blu (Jesse Eisenberg / Lorànt Deutsch) est un oiseau qui a été recueilli dès l’enfance par Linda (Leslie Mann / Élisabeth Ventura) et avec qui il mène une petite vie bien rangée. Mais il est surtout le dernier représentant mâle des aras bleus. Une espèce disparue qu’un jeune ornithologue, Tulio (George Lopez / Emmanuel Garijo) tente de faire revivre en organisant la rencontre entre Blu et Perla (Anne Hathaway / Laëtitia Casta), la dernière femelle. Mais tout va être bouleversé quand des trafiquants d’oiseaux exotiques vont commencer s’en mêler. Dès lors, une grande aventure commence pour les deux perroquets qui doivent s’entraider malgré eux. Lui ne pensant qu’à son confort et ne sachant pas voler, elle ne rêvant que de liberté et d’espace.

Deux personnages devant faire équipe car étant enchaînés l’un à l’autre, des animaux devant faire front à des trafiquants, un méchant qui a l’âme d’un acteur… on peut dire que les scénariste de Rio ne se sont pas foulés pour livrer une trame originale, ayant piocher un peu partout dans ce qui a déjà été fait dans d’autres films pour enfants. Pour preuve : Blu ne sait pas voler, tout comme Petri (Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles) et Ventraterre (Les 102 Dalmatiens). D’ailleurs, Rio est l’exemple type du divertissement pour jeunots qui préfère omettre une certaine psychologie, un certain travail scénaristique digne de ce nom pour privilégier les gags (le film les cumule à la pelle) et les personnages secondaires malheureusement inutiles (Rafael, Nico, Pedro, Luiz et les ouistitis en tête). Prévisible et classique, Rio ne prend aucun risque pour amuser la galerie, et c’est fort dommage.

Cependant, toute la promotion du film (bandes-annonces, photos, affiches, extraits…) nous promettait un long-métrage haut en couleurs, virevoltant et qui met la pêche au plus dépressif des spectateurs. C’est même sur ses qualificatifs que reposait entièrement Rio, quitte à ne pas renouveler les films d’animation. Dès les premières minutes, la promesse est tenue sans la moindre difficulté, tout en gardant le même cap jusqu’au générique de fin : Rio est sans conteste le film d’animation le plus exotique qui m’ait été donné de voir !

Il faut féliciter l’équipe du projet, qui a su personnifier au possible le Brésil avec un film. D’ailleurs, quand vous entendez le nom de ce pays, vous pensez à quoi ? Personnellement, c’est la fête, la danse, le soleil, les couleurs, le carnaval qui me viennent à l’esprit. Et tout cela, je le retrouve dans ce long-métrage ! Alors, avec un film qui démarre aussitôt avec tout un lot d’oiseaux exotiques (perroquets, toucans et consorts), arborant des couleurs variées, poussant la chansonnette et se lançant dans quelques chorégraphies (sur des thèmes, bien entendu, latinos), nous savons que Rio ne nous prend pas pour des pigeons ! Étant à lui tout seul une festivité. Un spectacle hautement coloré et qui ne laisse pas une seule seconde de répit avant d’enchaîner sur une nouvelle scène musicale (ah… cette BO qui donne envie de danser !) ou une séquence virevoltante, aux graphismes fluides et grandement travaillés. Vous pouvez d’ailleurs remercier le visuel du film et les concepteurs des personnages, qui permettent de donner le charisme nécessaire aux protagonistes secondaires pour exister à l’écran, malgré leur inutilité scénaristique. Et qui donnent encore plus envie de se lâcher, pour entrer dans la danse en leur compagnie.

Bref, Rio, c’est la fête ! À défaut d’avoir une histoire qui sorte de l’ordinaire, le film préfère user à fond la carte du divertissement familial et des racines de son réalisateur Carlos Saldanha pour livrer le carnaval de Rio sous une toute autre forme. Diablement entraînant, énergique, attachant, amusant… donnant le sourire quoiqu’il arrive, Rio est le film d’animation idéal pour passer un bon moment ! Et qui arrive sans peine à se ranger aux côtés de L’Âge de Glace qui semble, du coup, bien glacial.

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