Riposte
3.9
Riposte

Film de Mouly Surya (2024)

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Commençant par une séquence de poursuite terne, « Trigger Warning » ne parvient pas à générer l’urgence. Le film s'ouvre dans le désert syrien de Badiyat al-Sham, où une équipe d'élite dirigée par Parker (Jessica Alba) poursuit des terroristes potentiels dans des camions CGI qui ressemblent à des véhicules jouets. La jeep de Parker, qui ressemble davantage à un tacot sur une scène sonore, bascule de manière irréaliste lorsqu'elle tire depuis sa fenêtre. Cette brève séquence se termine de manière décevante avec le crash criard d’un camion syrien. Le but principal de la scène, au-delà de servir d’ouverture à froid banale, est d’envoyer violemment les personnages de Brown tout en décrivant Parker comme un tueur strict et conforme aux règles – elle empêche un collègue d’exécuter les prisonniers de la région MENA.


Réalisé par le cinéaste indonésien Mouly Surya, "Trigger Warning" est basé sur un scénario de John Brancato, Josh Olson et Halley Wegryn Gross, et il semble donc décousu. Après la séquence de poursuite, le film se transforme en un thriller de vengeance rural aux motifs vagues. Parker reçoit un appel de Jesse (Mark Webber), le shérif de la ville, l'informant de la mort subite de son père dans un accident minier. En se précipitant chez elle, elle trouve une potentielle note de suicide de son père et reprend son bar. Cependant, les circonstances ne concordent pas : son père, un ancien Béret vert, aurait causé l’accident en maniant mal un goupille de grenade. Pour ajouter au mystère, des armes comme des mitrailleuses, des RPG et des grenades apparaissent mystérieusement dans la zone.


"Trigger Warning" se veut un thriller sérieux et maussade, mais il manque de finesse pour obtenir le suspense recherché. Même si un scénario usé avec une trame de fond et une motivation de personnage minimales peut être tolérable, la nature erratique du film est problématique. Les incohérences abondent, notamment avec la famille Shaw. Parker découvre des images d'Elvis Shaw (Jake Weary) concluant des contrats d'armes illégaux avec des terroristes nationaux. Cette révélation mène de manière détournée à l’implication du père d’Elvis, le sénateur Swan (Anthony Michael Hall), et de son frère Jesse. Les points de l'intrigue n'ont pas de sens : comment Elvis teste-t-il des armes lourdes près d'une base militaire ? Pourquoi le sénateur Swan est-il intéressé par le soutien de Parker ? Et le plus curieux, pourquoi les téléspectateurs devraient-ils soutenir Parker ? Le flou de son parcours, souvent joué pour rire, laisse un vide dans l'empathie du public.


Surya lutte contre les limites de son budget et du scénario. Son précédent film, "Marlina la meurtrière en quatre actes", a été bien accueilli et a mis en valeur son talent. Ici, elle parvient à créer des scènes visuellement attrayantes : les paysages montagneux, les routes poussiéreuses et les intérieurs en bois sont capturés avec chaleur. Cependant, les séquences d'action, en particulier les grandes fusillades, sont insuffisantes. À l’inverse, les scènes de personnages dans les bars et les maisons sont sobres et efficaces.


Le décor du film, une région rurale avec une ville à prédominance Latinx gouvernée par une famille blanche, est sous-développé. Le récit aborde des thèmes intéressants, tels que la politique conservatrice et la loyauté familiale de Jesse, mais ne parvient pas à les explorer en profondeur. Ces idées intrigantes restent en suspens sans une exploration suffisante.


De plus, les scènes de combat au corps à corps manquent de longévité et d’intensité. Les scènes critiques, comme celle de Parker infiltrant le complexe Swan, sont interrompues, perturbant l'élan. La chorégraphie du combat manque de netteté, avec une différence notable entre Alba et son doublé. La performance d'Alba est décevante et manque de précision pour faire de Parker un personnage mémorable.


"Trigger Warning" n'est pas un film terrible malgré son action imparfaite et son scénario incohérent. Il s’en sort légèrement mieux que de nombreux thrillers d’action sur Netflix, mais cette modeste amélioration ne suffit pas à le distinguer des nombreuses offres de la plateforme.

Fznaija

Arigod
5
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le 25 juin 2024

Critique lue 308 fois

1 j'aime

Arigod

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