Naturalia
En ce début de siècle où la préservation de l’environnement (et la cohabitation de l’homme avec celui-ci) incarne l’une des questions essentielles pour les générations futures, en ces périodes...
Par
le 6 déc. 2012
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Rivers and tides c'est l'éloge d'un artiste qui compose son oeuvre à partir de la nature l'environnant. Le travail de Goldsworthy est exposé comme une quête intime et intellectuelle de l'harmonie entre les forces symboliques de la nature ( la terre, l'eau, etc...) et l'imagination de l'homme. Le but est de répondre, d’interagir avec la planète et surtout de contempler. Ce "dialogue" s'instaure par la répétition inlassable d'un travail de composition improvisé au grès des marches de l'artiste et de son environnement. S'il gel c'est la glace qui permettra en la brisant et en la "collant" de former une sculpture, si un tronc est creux il est apte à être rempli, etc... On assiste à la naissance d’œuvres s'intégrant totalement dans les paysages où elles sont composées. Les images qui en sont tirées sont superbes, il faut être honnête le réalisateur et photographe a réussit à capturer des plans qui mettent vraiment en valeur les sujets, avec une sursaturation qui gênera peut être certains mais qui renforce complètement l'impression de merveilleux qui nimbe tout le documentaire.
Outre la dimension spatiale celle du temps est une préoccupation fondamentale de Goldsworthy. Tout son travail est tourné vers le mouvement de la chose faite par l'homme et de sa dégradation et réappropriation graduelle par la nature. Concernant la disparition plus ou moins immédiate de beaucoup de ses œuvres l'artiste répond : "Ce qui rend mes œuvres les plus belles c'est ce qui les poussera le plus à la destruction ", la lumière fait resplendir la glace mais elle la fait fondre, le temps détruit le si bel équilibre qu'il a fait, mais si son travail est réussit alors chaque instant qui passe voit naître une nouvelle oeuvre où tout semble toujours aussi cohérent voire plus, comme si cela était réinterprété par une main supérieur et divine. Le réalisateur en rend compte en utilisant un montage qui met en valeur les changements temporels tout en renforçant l'aspect contemplatif avec de longs plans.
L'artiste est une espèce de mystique et dans tout ce qu'il dit on sent l'idée d'une nature volontaire, personnifiée, dotée d'intentions qu'il cherche à interpréter. Mais pour ce qui nous intéresse, c'est à dire un bon film, peu importe, en vivant dans un univers merveilleux Goldsworthy se retrouve doté d'une inspiration puissante qui trouve son incarnation dans des structures belles et expressives qu'on ne peut qu'être ravis de voir s'épanouir devant nous.
Ce qu'on y distingue démontre de fait le sens redoutable du contraste et de l'intégration qu'a développé l'artiste, ainsi que la passion d'un réalisateur pour les belles images et le monde tout simplement. C'est un plaisir.
Créée
le 15 sept. 2017
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