Je me souviens avoir vu ce film vers la fin du collège ou la 2nde pour la première fois. Il m'avait marqué car ce fut l'un des premiers teen movies que j'eus vu après la révélation qu'avait été pour moi American Pie.
Cela peut vous paraître exagéré ou un manque de goût certain mais ces films, si nazes, moyens ou bons soient-ils, ont joué un grand rôle dans mon adolescence parce qu'à chaque fois que je les regardais, ils me remplissaient d'une énergie et d'une envie d'aller croquer la vie à pleines dents. C'est simple : je savais que ce qui était à l'écran était faux mais je retenais surtout la joie de vivre que communiquaient ces films, ces histoires de potes et d'attitudes cools. Ils m'ont permis de voir les relations sociales d'un autre oeil, plus détendu et m'ont sorti (pas que ça mais ça y a contribué) de ma relative timidité.
Depuis, j'en ai vu beaucoup d'autres des teen movies. Et j'ai grandi aussi. J'ai découvert l'université donc mon regard sur ces films a forcément changé et c'est ce qui m'attriste un peu.
De films quasi-sacralisés, ils sont passés à des films simplement sympatoches sauf exceptions. C'est le cas de celui-ci que je viens de revoir.
Certes, je me suis amusé, certes j'ai eu envie d'écouter la bande-originale remplie de Hard Rock et de Pop Punk (l'une des autres choses de mon adolescence qui m'ont marqué) et certes j'ai ri parfois mais ce n'est plus le même niveau d'amusement qu'auparavant. Je décèle des défauts que je n'avais pas vu auparavant, notamment des faiblesses scénaristiques, des scènes pas forcément utiles et quelques personnages peu creusés.
Mais ce qui me rassure, c'est que je m'en rends compte et que, malgré tout, j'arrive à apprécier "Road Trip". J'ai toujours cette bienveillance pour ces petites comédies d'université et ces road trips et j'ai surtout beaucoup d'affection pour Sean William Scott, parfait comme toujours en connard libidineux.
Quant à l'histoire, je la trouve bonne. Elle ne prétend pas révolutionner le cinéma mais offre une justification à l'existence du film ce qui me suffit pour ce type de films.
Mais là où le film est fort, c'est dans quelques personnages ou quelques scènes. Hormis le personnage de Sean William Scott, le gérant d'un hôtel cynique et ayant quelques problèmes de socialisation est délicieux et le personnage de geek oppressé par son père incarné par DJ Qualls apporte la touche humaine du film.
Alors pour résumer cette critique (assez personnelle, je m'en rends compte), je dirais simplement que la vision que l'on peut avoir de ce film varie en fonction de l'âge du spectateur (comme souvent) mais qu'il reste au minimum sympathique si l'on accepte de jouer le jeu des teen movies (à savoir poser son cerveau et se laisser porter dans l'univers fantasmé des étudiants américains).