Ça fait vraiment du bien des petits films à l'ancienne de cet acabit : tu lances ça sans rien en attendre sinon une petite récréation sans bout de gras et c'est bien tout ce que tu obtiens, ni plus, ni moins.
C'est d'autant plus agréable que cette formule gagnante, idéale pour se reposer les méninges après une journée merdique au boulot, n'est quasiment plus possible en 2022, où l'on te farcit la tronche de traumas longs comme le bras quand on ne te déclenche pas une crise d'épilepsie avec des effets numériques lourdingues qui repoussent sans cesse les limites de la physique (coucou The grey man et ses course-poursuites à 4 roues qui finissent en métro suspendu direction pluton).
Dans Roadhouse 66, rien de tout cela sinon une petite histoire post-it prétexte à la constitution d'une tranche de vie furtive dans un petit village reculé où chacun a ses habitudes, y compris celle d'emmerder le monde.
Idéal pour constituer un petit buddy movie sur fond de passage à l'âge adulte d'un jeune bourgeois encore trop couvé par son riche papa qui rencontre une ancienne rockstar tourmentée —Willem Dafoe tout jeune déjà si particulier— et accessoirement deux jolies soeurs à séduire (ils aimaient bien ce genre de truc dans les 80's, le duo de soeurs, l'aînée un peu revêche au fort tempérament, et la cadette beaucoup plus douce, lesquelles s'appareillent bien entendu avec les tempéraments similaires des protagonistes, ça me fait sourire personnellement).
Ajoutez à cela un finish en mode course-poursuite comme on n'en fait plus, sans artifice, un peu gauche mais sonorisé par le bruit des muscle-cars qui montent dans les tours et les riffs bien sentis d'une bande son rock'n'roll entêtante.
Combo gagnant pour un soir de semaine, je n'en demande pas davantage.