La satire musclée de Paul Verhoeven qui dans l'écologie du cinéma, se positionne comme un Cyborguidae, descendant direct de son taxon-frère le Terminator.
Robocop de 1987 est un buddy-movie nerveux, gourmand en effets gores qui sait se saisir d'un sujet politique endémique du pays de l'Oncle Sam ; le triptyque Crime, Corruption et Course à l'armement high-tech. Les trois forment l'Hydre américaine, véritable antagoniste du film de Verhoeven.
La toile de fond est celle d'un univers SF dystopique à la plastique d'un Metropolis de Fritz Lang façon années 80 mettant en vedette des personnages hauts en couleur caractérisés par une forme de grandiloquence assumée. J'imagine le personnage féminin écouter Mylo-Drop the Pressure, radio posée sur les hanches. Leeza Gibbons a effectivement un certain charisme. La bougresse est malheureusement trop en retrait et laisse place à des flics et racailles bêcheux affublés de dialogues poussiéreux et artificiels. Peter Weller élève à peine le niveau, parce qu'il affiche continuellement ce visage crispé ce même avant son accident. Il incarne indéniablement bien le robot, mais largement moins bien l'humain. Et c'est plutôt contrariant.
Quelques séquences dont cette fin hachée qui est celle d'un enfant s'étouffant face à sa bougie d'anniversaire, donnent à Robocop des aires de série-B nian-nian. Je suis toutefois particulièrement impressionné par le robot ED-209 animé en stop-motion par la société ILM. J'apprécie également ce parfum punk-chaotique que l'on peut aussi retrouver dans Demolition Man, Total Recall, New York 1997 ainsi que Blade Runner.