Rude Boy Story par LIndienGuerrier
Un petit film qui donne une grande claque !
Le générique d'ouverture annonce clairement l'angle choisit : on y voit plusieurs prestation scénique d'une même chanson du groupe filmée depuis le public, par le public. On va donc suivre le groupe sur la route des festivals et voir beaucoup, beaucoup (mais jamais trop) de concerts dont certains sont mémorable (Zenith de Saint-Etienne entre autres) !
S'ensuit un film relativement court (1h30) mais d'une densité incroyable et d'une fabuleuse richesse musicale, émotionnelle et humaine. Découpé en 4 chapitres (dont les noms reprennent le titre de chansons) qui retracent l'évolution de ce groupe indépendant hors du commun, de ses débuts avec le premier concert donné dans la cour du lycée jusqu’à la consécration des grandes salles. Immergé dans cette aventure humaine fantastique, on finit par en oublier la salle de cinéma avec le sentiment grandissant de vivre chaque évènements a leurs cotés. Car oui, Dub Inc. c'est ça : un groupe entièrement indépendant qui privilégie le contact direct avec son public sans user d’intermédiaires, cultivant l'idée d'une grande famille.
Mais Rude Boy Story n'est pas pour autant un film qui intéressera uniquement les fans de Dub Inc. bien au contraire : son public potentiel s’étend bien au-delà des frontières (fictives) du Reggae. Il s'adresse au mélomane présent en chacun de nous, à celui qui souhaite découvrir une histoire émotionnellement forte, à tout ceux qui s’intéressent de prêt ou de loin à la scène culturelle Française. Car oui, a travers cette histoire atypique le film dresse aussi un portrait critique et très révélateur de l'industrie musicale en France et de la difficulté des majors a accepter un changement de système économique pourtant inévitable a l'heure d'Internet.
Le film se referme sur l'exportation du groupe vers l'étranger avec deux concerts : un au Portugal et l'autre a New-York où leur notoriété pratiquement inexistante leur permet de renouer avec les sensations pures de leurs débuts à Saint-Etienne : jouer dans des petits bars, ramenant des passants des rues voisines et créant la surprise. Ah ! Et je ne peux pas ne pas évoquer les têtes des spectateurs qui bougeaient au rythme des musiques tout au long du film, ni la salle qui chantonnent en coeur "Rude Boy" pendant le générique, émotion...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.