VU EN BLURAY
Dans une banlieue française, une nuit, Chet rentre chez lui. Dans un terrain vague, il découvre une jeune fille qui a sûrement été violée. Chet, ça fait 10 ans qu'il ne veut pas se mêlé des histoires des autres, mais le simple fait de raccompagner la jeune fille chez elle, va lui causer des ennuis.
Revoir Rue barbare a été un uppercut. J'avais oublié la noirceur et le pessimiste du film.
Adapté d'un roman de David Goodis, Jean Vautrin et Gilles Behat transpose l'histoire dans un univers fantasmagorique. Tout le monde porte des blousons en cuirs, la plupart des voitures sont étrangères. Il y a un côté bande dessinée dans cette univers. Pourtant l'horreur est palpable. Nous sommes clairement dans une sorte d'enfer.
Découvert en location, il y a très longtemps, des tas de choses m'avait échappées.
Les allusions à la pédophilie, aux tournantes et à l'anorexie m'était sûrement passé par-dessus la tête. Je n'avais vu qu'un simple film d'action. Mais le côté poisseux et malaisant ne m'avait pas autant frappé que ma dernière vision.
Rue barbare n'est jamais fun, rue barbare est désespéré.
La qualité du film vient beaucoup de l'écriture de Jean Vautrin. Il sait écrire des personnages et des dialogues.
Pour l'incarnation des personnages, le casting est parfait. Les acteurs de second plans apportent une folie de plus. Ce genre de comédiens manquent à notre cinéma français. Mais c'est en train de changer.
Que se soit Jean-Pierre Sentier, Jean-Pierre Kalfon, Christine Boisson ou Michel Auclair, ils sont tous formidables.
Argen est interprèté par Bernard-Pierre Donnadieu, une présence et un charisme de dingue. Il fait peur sans en faire des caisses. Il est l'un des meilleurs méchants du cinéma français.
Chet est interprèté par Bernard Giraudeau, acteur autant physique que subtile. Les scènes entre les deux comédiens sont un régal à chaque fois.
Sur une musique de Bernard Lavillier, Rue barbare est un western moderne qui vieillit très bien.