Saving Our Boobs

Blake Edwards, réalisateur de renom ayant signé toute une armée de films divers et incontournables comme Breakfast at Tiffany's en 1961, The Pink Panther en 1963, Darling Lili en 1970 et Victor Victoria en 1982, nous présente ici le très oublié et néanmoins surprenant S.O.B.

Il est fort de constater que je n'ai pas aimé cette "comédie satirique". S.O.B. est idiot, lourd, interminable, la grande majorité des scènes et des personnages sont grotesques et manquent de pertinence, Richard Mulligan est insupportable, le scénario est improbable sans pour autant en être captivant.

Bah alors, ma gadasse, pourquoi tu perds ton temps à écrire une critique?
Simple comme bonjour, mon con : j'ai envie de parler de l'histoire qui se cache derrière le film et bien entendu de Julie Andrews, First of Her Name, the Unbunrt, Queen of the Andals and the First Men, Khaleesi of the Great Grass Sea, Breaker of Chains and Mother of Dragons.
Ou Julia Elizabeth Andrews, reine de Génovie et légende du monde du spectacle.

« Sexually Oriented Business »

Le pitch de S.O.B. est plutôt simple : un réalisateur à succès réalise le flop le plus cher de tous les temps et pour retrouver sa popularité auprès des producteurs, critiques et spectateurs, tourne une nouvelle fois le film mais en version érotique.
C'est d'ailleurs lors d'une énième tentative de suicide qu'il a son épiphanie: en voulant se pendre, il tombe et défonce le plafond de son salon où est en train de se tenir une petite sauterie orgiaque. Ainsi, le sexe hollywoodien prend d'abord place hors-champ avant de se mettre en scène devant la caméra. C'est également le cas entre des comédiens et des producteurs qui règlent leurs contrats et leurs négociations au pieu, de façon assumée et dans la plus grande normalité. Ici nous partons du principe que tout le monde a besoin de se divertir avec le sexe, notamment au cinéma, et ce sans vraiment le demander. Il s'agit d'une verité générale : le sexe vend.
Bon, certes, tout le monde le sait. Mais c'est là qu'intervient Julie Andrews qui joue la femme de ce réalisateur créatif (n'est-ce pas).

« Standard Operational Bullshit »

Julie Andrews joue ici son propre rôle. Tout comme Sally Miles, elle est mariée à un réalisateur (le Blake Edwards qui a réalisé S.O.B.). Tout comme Sally Miles, elle arbore une image d'actrice n'étant capable de jouer que des personnages family-friendly et sans bavures que personne ne semble accepter autrement.

Sally Miles: You thieving, filthy son of a bitch!

Felix Farmer: Sally Miles SWEARS!

Sally Miles: Give me my money or I WILL KILL YOU!

Felix Farmer: Sally Miles KILLS!

Sally Miles: [She throws her Oscar at Felix and smashes a window] OHHH SHIT!

Felix Farmer: Sally Miles says SHIT!

Tout comme Sally Miles, Julie Andrews montre ses seins.
Cette scène était celle que j'attendais avec impatience, bien entendu, car S.O.B. est aujourd'hui vendu comme LE film où Mary Poppins montre ses seins. Et j'ai été satisfaite mais pour des raisons autres que ma curiosité envahissante. C'est avant tout une scène incroyable de douceur, de pudeur, de timidité et de lâcher-prise. Et chaque geste est absolument contrôlé et ressenti de toutes ses forces et ça se VOIT. Et voilà, encore une fois je me languis de regarder une actrice travailler comme il faut mais bordel pourquoi dois-je m'en étonner? (voir ma critique sur Planétarium de Rebecca Zlotowski où j'aborde le sujet).
Sally est mise sous sédatif et s'adresse au docteur Finegarten (le meilleur personnage du film -avec Sally Miles- si vous voulez mon avis, joué par Robert Preston) dépourvue d'auto-censure :

Sally Miles: I'm going to show my boobies. What do you think, you've seen my boobies. Are they worth showing?

Dr. Finegarten: Well, since I can only render an evaluation based on a completely impersonal, purely professional examination of the subjects, I would have to say that in my humble opinion you've got a terrific pair of knockers.

Wow, ça y est, on a vu les seins de Mary Poppins et Maria von Trapp. Big deal. So shocking, comme dirait mon père avec l'accent english of the Queen. Ils sont très beaux, ce sont des seins comme tous les autres et je ne vois pas pourquoi cette problématique existe encore aujourd'hui. (alors que merde j'ai été moi-même attirée par ça, il est là le problème, et elle m'a bien eue l'autre avec son talent et ses scènes pleines de pertinence et d'envie de prouver au monde des choses). Montrez ce sein que j'ai su voir. Hashtag free the nipple. Tout ça tout ça.

Julie Andrews est une actrice et chanteuse belle, drôle, sensible, courageuse, espiègle, malicieuse, sans cesse en auto-dérision. Elle est l'unique lumière de S.O.B.