Si Moomios témoigne de la vitalité du cinéma espagnol en matière d’animation, il ne saurait rendre compte de sa valeur tant l’ensemble, engagé dans un scénario poussif où s’articulent comédie romantique et comédie musicale sur fond de croisée des mondes et de faille temporelle, peine à convaincre. L’animation, plutôt correcte, demeure lisse et se voit desservie par un montage charcutier, incapable de conférer aux scènes une lisibilité satisfaisante ; elle se subordonne d’ailleurs à une vision terriblement réductrice de l’Égypte antique, se complaisant dans des clichés qu’elle ne cherche jamais à déconstruire. La platitude des chansons, d’un point de vue tant sonore que textuel, laisse sans voix et rappelle les mauvais téléfilms que Disney offrait à ses classiques. Seule la partition instrumentale de Fernando Velázquez apporte à l’ensemble un souffle épique et un burlesque bienvenu. Écoutons donc la bande originale, sans nécessité aucune d’en visionner le long métrage qui l’a inspirée.