Salaam Bombay! par Le Blog Du Cinéma
Récemment, je vous ai narré sur ce blog les exploits scénaristiques d'une pantalonnade tiers-mondiste réalisée par Danny Boyle, l'histoire grotesque de ce gosse devenant 'Millionnaire' grâce à ce jeu éponyme très 'occidentaliste.' Avant ces effluves scatologiques, qui restent, je présume, solidement ancrées dans la mémoire vive de bon nombre de spectateurs, le thème de la ghettoïsation en Inde avait déjà été abordé en 1988, avec certes beaucoup moins de résonance médiatique, par Mira Nair avec son Salaam Bombay ! L'Oscar du Meilleur Film Etranger lui fut snobé par cette même Académie qui déifiera – avec huit statuettes – au Panthéon du 7eme Art la farce de Boyle au rang de chef d'œuvre cinématographique ! Cherchez l'erreur...
Le regard que pose Mira Nair sur son pays et ses citoyens ne correspond en RIEN à celui que pose Danny Boyle : les codes et la structure sont fondamentalement différents. La lumière fumigée très naturaliste de Nair contraste avec la flamboyance New Age plus que stylisée de Boyle ; le langage pragmatique du scénario de Salaam Bombay ! s'oppose aux clichés superfétatoires d'une narration prétentieuse de Slumdog Millionaire. En somme, Mira Nair a choisi de privilégier le fond de la même intensité que Boyle a gratifié la forme ! Oserais-je m'aventurer...l'une a opté pour l'Art, l'autre pour le Dieu Dollar...l'opium d'une caste de panégyristes tutélaires ! [...]
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