En ce début d’année 2020, le petit super-héros en devenir SamSam débarque enfin sur grand écran. Déjà héros d’une série d’ouvrages pour le jeune public dessinée par Serge Bloch avant d’être le personnage principal d’une série télévisée diffusée entre 2007 et 2011 chapeautée par Tanguy De Kermel, le petit garçon à la combinaison rouge est enfin prêt à rejoindre les salles obscures. Toujours à la barre, Tanguy De Kermel propose une petite aventure galactique qui fera à coup sûr rêver les plus jeunes des spectateurs tandis que les plus grands qui les accompagneront passeront un joli moment. Retour sur cette jolie réussite signée Folivari dont il serait dommage de priver les enfants !


Autant le dire tout de suite : je découvre l’univers de SamSam avec ce premier long-métrage. Évidemment, n’importe quel néophyte peut découvrir ce film et l’apprécier à sa juste valeur d’autant plus qu’il débarque sur les écrans neuf ans après la fin de la série. Destiné à un tout nouveau public de chérubins (ceux ayant regardé la série animée lors de sa première diffusion ont désormais bien grandi), cette première incursion sur grand écran peut se targuer d’offrir un univers stylisé pour conter son histoire somme toute classique : dès le générique d’introduction, la ville jaunâtre et géométrique dans laquelle vit le héros resplendit. Il y est évidemment question de quête de soi, d’acceptation de la différence et de traumas passés conduisant parfois à des choix obscurs : tout ce qui fait le sel d’un film animé pour enfants. Mais si le film reprend des fils narratifs maintes fois usités, il le fait avec soin en proposant une vraie progression aux nombreux personnages de l’intrigue. D’ailleurs, SamSam se ferait presque voler la vedette par Méga, la jeune « marchienne » en quête d’intégration.


Plus développée que ses comparses animés, la jeune héroïne profite d’un temps d’écran décuplé tandis que ses parents apparaissent plus souvent que ceux du petit héros en cape rouge. Forcément plus intrigants que les gentils protecteurs de SamSam, les géniteurs de Méga se révèlent aussi drôles que touchants au fil du scénario, d’autant plus que les choix de mise en scène renforcent l’intérêt que le spectateur leur porte (le design choisi pour leur maison est une belle idée graphique et scénaristique puisqu’elle dévoile son potentiel au fil des séquences).


D’ailleurs, sur le plan graphique, le long-métrage de Tanguy De Kermel est un petit recueil d’inventivité palliant les faiblesses budgétaires parfois perceptibles dans l’absence d’ampleur lors de certaines scènes (la ville dans laquelle SamSam habite est charmante mais désespérément vide…) Gorgé de couleurs, le film n’en demeure pas moins cohérent. A l’heure où bons nombres de productions animées sont saturées de couleurs fluorescentes, ce nouveau cru utilise intelligemment les teintes à l’écran jusqu’au climax grisâtre justifiant à lui seul les choix graphiques ayant précédé. Preuve que l’on peut faire un film destiné aux enfants en soignant quand même la mise en scène. Les décors sont parfois vides mais le dynamisme de la caméra parvient toujours à éviter l’ennui : d’ailleurs, il n’est pas rare qu’un jeu sur les profondeurs de champ alimente le récit et que ce que l’on voit à l’écran rappelle des niveaux de jeux d’arcade. Une imagerie ludique et saisissante !


Alors on pourra toujours se dire que SamSam ne réinvente rien et qu’il aurait pu être graphiquement plus chargé mais ce serait déjà gâcher un bon plaisir, d’autant plus que les enjeux du film sont à hauteur d’enfants sans forcément les prendre pour des imbéciles. Toute l’imagerie super-héroïque est au rendez-vous et fera à coup sûr sourire les parents accompagnant leurs enfants : qu’il s’agisse du trauma du « méchant » de service, des combats stellaires ou du climax contre un monstre gigantesque au beau milieu d’une ville partiellement détruite. Les très jeunes spectateurs ont désormais leur saga héroïque !


Au final, SamSam est une mignonne aventure galactique qui saura conquérir le public qu’il cible en lui offrant, en plus, de beaux graphismes atypiques. Évidemment, la présence d’une double-lecture aurait permis d’élargir son public mais en l’état, c’est un film charmant qu’il serait dommage de louper en salles, d’autant plus que ses 76 minutes au compteur le rendent tout à fait accessible aux très jeunes spectateurs ! Serait-ce là une belle occasion de leur faire découvrir les salles obscures ?

Kamanime
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le 15 juin 2020

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