Shinbei est un samouraï en exil (ronin donc) après qu'il ait dénoncé des supérieurs corrompus il y a quelques années. Suite à une promesse faite à sa femme avant son décès, il retourne sur le domaine de son clan où le scandale a été étouffé mais dans lequel le mal est toujours présent.
En début de film on peut s'attendre à une oeuvre similaire à la "trilogie" de Yôji Yamada (Le Samouraï du crépuscule, Love and Honor, La Servante et le Samouraï). Cependant le scénario de Samurai's Promise s'oriente davantage sur les complots au sein du clan que sur la vie quotidienne de notre protagoniste principal. Même s'il est toujours question d'honneur et d'une forme ou d'une autre de manipulation de la part de la hiérarchie, le film ne s'attarde pas longtemps sur les décisions de notre héros car on le sait, son choix a déjà été fait. Il préfère l'exil au déshonneur.
L'intrigue prend place au milieu de beaux paysages naturels ou au sein de châteaux à l'architecture remarquable (on reconnaitra la même entrée de château que dans Après la pluie). Ces images mêlées à une musique orchestrale à la mélodie au piano ou violon a évidemment pour but de saisir les émotions du spectateur.
Notre ronin exilé qui ne mâche ses mots face à la corruption n'hésite pas non plus à dégainer son katana quand nécessaire. Les rares échanges où les lames se croisent sont courts mais étonnement intenses. Rapides et filmés de manière à ne pas en perdre une miette. Leur seul défaut étant des giclées de sang en CGI qui n'étaient pas nécessaires.
Le cœur de l'oeuvre est donc d'émouvoir le spectateur mais celle-ci frôle parfois la limite du trop, notamment avec ce thème musical presque redondant et insistant (les premières notes ressemblant fortement au thème de Le Parrain). Pour ce faire, le film mise également sur la beauté de ses plans et ce dernier point est très réussi. On a donc un film dans la veine de ceux cités plus haut plutôt réussi, particulièrement pour l'aspect visuel, mais qui ne les égale pas totalement dû à un scénario légèrement alambiqué et moins intimiste.