C’est une réalisation de Alexe Poukine.
En France, en 2021, 34.400 plaintes pour viols sont déposées. Selon les associations, le nombre réel de viol serait de 75.000. Il est difficile pour beaucoup de victimes de franchir cette étape d’aller au commissariat. Sans frapper va montrer que ces viols ne sont pas toujours commis avec l’usage de la force physique. La pression psychologique est tout aussi condamnable. Avoir une relation sexuelle avec une personne sans son consentement, même si c’est fait sans porter des coups, est moralement inacceptable, et de pénalement condamnable.
C’est donc dans ce contexte lourd que va se dérouler ce documentaire. Ici pas d’images chocs, de chiffres ou encore de sociologue afin de parler de cette immondice. Nous allons nous pencher sur des femmes violées. Durant 1h40 vont passer devant la caméra de nombreuses femmes a qui ce drame est survenu. Leur grand nombre va avoir pour conséquence de nous faire comprendre que nous sommes dans une problématique de société. Cela va au-delà du crime isolé. Il y a derrière ces actes un véritable problème d’éducation. Il n’est pas normal que tant d’homme s'octroie le droit de disposer du corps des femmes.
Le courage qu’il a fallu avoir à ses femmes pour témoignage devant la caméra est extraordinaire. Elles ont eu le temps de prendre du recul sur la situation. On va sentir le déchirement de reparler de ses moments, en revanche, les émotions ne vont pas prendre elle dessus. C’est impressionnant cette façon dont elles racontent tout cela. Il faut avoir le cœur accroché devant tant d’atrocités. On va donc écouter attentivement chaque prise de parole. Le récit de Ada sera celui en fil rouge.
La force va venir du choix de faire raconter le récit d’Ada par différentes femmes. Comédienne ou non, elles vont chacune continuer l’histoire traumatisante de cette femme. A la suite de cela, les paroles vont se libérer et on écoutera les différents témoignages. Un axe d’approche pertinent car il va globaliser la parole.