Sans Peur
3.2
Sans Peur

Film de Emmanuel Saez (2022)

Sidérant, surprenant, violent, étonnant...

Voici un film qui m'a étonné et surpris à plus d'un titre.

Le cinéma le 7ème Art de Saint Paul Trois Châteaux proposait, hier soir, une projection de ce film réalisé dans la région, en présence de l'équipe du film. Une certaine affluence a rendue la soirée passionnante avec des débats finaux instructifs et intéressants.

Pour un film d'amateurs, c'est une réussite, même s'il y a beaucoup de choses à dire sur le fond comme sur la forme. Avec un mini-budget, des moyens ridicules inférieurs à 400 k€, des acteurs non-professionnels tous issus de la région de Pont Saint Esprit, soit la bande de copains, et une énorme dose de bonne volonté et de débrouillardise, Emmanuel Saez, le réalisateur, a réussi un film d'action que bien des professionnels auraient bâclé. Le film a été réalisé le week-end ou sur les jours de RTT de l'équipe... C'est dire !

L'histoire est assez simple : Sauveur, surprenant Vincent Andres, le parrain local, a un fils bipolaire, Elon, Adrien Stoclet très motivé, qui veut absolument plaire à son père. Mais la violence de son père et de ses opposants albanais va le précipiter vers un drame...

Soyons objectif : le scénario est d'une simplicité enfantine, mais qu'importe. A une ou deux invraisemblances près, il tient la route. La réalisation solide et suffisamment dynamique nous enferme dans l'histoire et on avale les 1 h 45 de film sans s'en rendre compte.

Certes, les acteurs sont parfois un peu risibles, comme Franck, interprété par Laurent Cerulli, le flic corrompu qui roule en mustang. Mais leurs excès ou leur amateurisme collent assez bien avec l'ensemble, ce qui nous fait oublier la surprise initiale, par un évident réalisme dans les comportements.

Il s'agit d'un film de mafia... Il y a donc beaucoup de sang, de violence, de tirs à la Kalachnikov, qui ne se "recharge" pas, parfois jusqu'à l'excès, des tirs qui devraient faire mouche mais qui ne le font pas et inversement. Encore une fois, c'est quand même bien fait, et je tire mon chapeau à la maquilleuse qui a réalisé quelques exploits dans ce film. Je vous laisse les découvrir...

J'ai noté ce film 7 car sur le fond, il le mérite, malgré ses imperfections et ses invraisemblances. Et surtout, il est impossible de s'apercevoir que les moyens mis à la disposition de l'équipe étaient ridicules, à tel point que l'une des fusillades qui se déroule dans un bar-restaurant a été tournée dans un ancien Buffalo qui avait brûlé. L'équipe s'est décarcassée pour nettoyer l'intérieur, reconstituer un vrai bar, redonner de l'ambiance. Mais c'était pour mieux "exploser" le décor pendant le tournage, nous a expliqué le réalisateur. Bravo !

Si ce film est programmé non loin de chez vous, je vous encourage à le visionner car vous pourrez constater que l'on peut faire du vrai cinéma, avec très peu de moyens, beaucoup d'amateurisme et surtout, surtout, une énorme dose de détermination et de volonté.

La fin du film a été applaudi par la salle, certes, très motivée et lucide sur le thème du film. D'ailleurs, à l'étranger, ce film a obtenu de multiples récompenses, comme en Espagne, en Pologne ou en Roumanie.

Un film à voir pour encourager les amateurs de l'ombre...

Eric-ROBINNE
7
Écrit par

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le 9 déc. 2022

Critique lue 799 fois

Eric ROBINNE

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