Quatrième volet des aventures du super-héros cubain au cinéma, Santo contra el Rey del Crimen représente la transmission du masque et des valeurs associées par l’intermédiaire d’un récit de filiation initial des plus pertinents : cette partie initiale raccorde l’enfance, temps de l’insouciance mais aussi temps de la première violence – en témoigne la scène de harcèlement scolaire qui ouvre le récit – au destin que lui réserve sa famille, trajectoire explicitée par la leçon de morale de la génération vieillissante, ayant rangé le masque, à destination de la nouvelle. En cela, le film influencera à n’en pas douter The Mask of Zorro (Martin Campbell, 1998) qui reproduit cette initiation : le justicier apprend à combattre la « loi du mal », à recherche l’humilité, à fuir l’orgueil de la notoriété et du pouvoir.
La seconde partie, plus classique, investit le petit monde du jeu de pelote où sévit une mafia peu scrupuleuse : le réalisateur procède alors, dans la filiation des précédents opus, par une alternance entre séquences de sport, de combats entre les gentils et les méchants, sans oublier les séjours dans des lieux typiques tels que le « Trocadero », restaurant dansant. Malgré une belle idée de clausule, le terrain de jeu de pelote se transformant en théâtre d’ombres sur la scène duquel les antagonistes sont frappés par des balles mortelles, le long métrage se disperse trop et manque d’originalité – il faut attendre quarante-cinq minutes pour que l’accident ait lieu ! Reste un divertissement agréable.