Santo en el hotel de la muerte quitte la ville pour lui préférer une zone archéologique du Mexique, raccorde ainsi son super-héros masqué aux mythes fondateurs du pays tout en jouant sur l’exotisme d’une telle destination : le film dialogue avec tout un pan américain du cinéma d’aventure fait de chercheurs d’or, de paléographes ambigus et de revenants, s’ouvre sur une visite touristique durant laquelle est abordé l’imaginaire des pyramides égyptiennes et des momies qui les peuplent. Se retrouve le cliché moraliste de l’homme transformé en monstre par l’argent, thématique explicitée par une scène en clausule figurant l’antagoniste en joie quoiqu’enfermé dans la salle au trésor sans perspective de sortie.

Le long métrage se distingue par quelques bonnes idées de mise en scène, tels ce travelling horizontal qui suit un personnage aller de logement en logement, ou ce plan capté à travers l’ouverture d’une porte ; la photographie restitue bien les contrastes entre la piscine ensoleillée et le labyrinthe plongé dans une pénombre inquiétante donnant lieu à une course-poursuite efficace. La dimension sacrificielle de jeunes femmes ravies pour leur pureté, si elle rappelle le troisième opus, s’inscrit dans la tradition d’un genre où l’exotisme rime avec ésotérisme et magie noire. Un tel dépaysement, alors même que nous plongeons au cœur du Mexique, ventile l’univers Santo qui réitère, fidèle à lui-même, ses scènes de catch et de restaurants dansants avec un dosage appréciable. La structure du film ressemble, par bien des aspects, à celle d’un épisode de série télévisée – certains fondus au noir laissent supposer des pages de publicité –, forme que prend peu à peu la saga.

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il y a 6 jours

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