Plus Soporifik Que Satanik

A la fin des années 60 l'Italie va produire toute une vague de films inspirés de bandes dessinées populaires qui sortaient sous forme de fascicules dans les kiosques à journaux, les fameux Fumetti .Satanik sans être le plus illustre des représentants du genre fait parti de cette vague qui verra fleurir sur les écrans transalpins des Kriminal , Diabolik , Mister X et Cie ... Adaptation visiblement très libre et édulcoré d'une série de BD particulièrement violente et sombre (Qu'honnêtement je ne connais pas du tout) , Satanik possédait à priori tout les ingrédients d'un divertissement pop sixties pour adultes, malheureusement la mayonnaise ne prend jamais laissant le spectateur sur sa faim.

Exit donc la sorcière vengeresse en costume de squelette, Satanik (qui d'ailleurs je crois n'est jamais appelé ainsi durant le film) est ici une femme laide et vieille prénommée Marnie qui après avoir assassiné un scientifique absorbe une potion malgré les risques d'effets secondaires qui provoquent une certaine forme d'agressivité. La femme retrouve alors sa jeunesse et sa beauté et la superbe jeune fille en profites alors pour infiltrer le monde des malfaiteurs et trafiquants de bijoux en laissant quelques cadavres sur sa route.

Flirtant vers les mythes de Faust et de Dr Jekyll et Mister Hyde tout en proposant un récit criminel teinté d'érotisme et d'action Satanik avait vraiment toutes les cartes en main pour proposer un récit pop et fun de pur cinoche de quartier. Malheureusement le film s'avère très mou et paresseux ne réussissant jamais à exploiter son potentiel de divertissement bis. L'aspect fantastique n'est qu'un vague prétexte de fond , le récit criminel est poussif, l'enquête qui tourne autour de Marnie se limite souvent à voir des inspecteurs patauger entre la traque d'une suspecte jeune et belle et une suspecte vielle et moche et l'action quant à elle est bien loin d'offrir des scènes mémorables. On se consolera avec le charme de la comédienne et mannequin polonaise Magda Konopka du moins lorsqu'elle ne se retrouve pas grimé à la truelle du maquillage outrancier et ridicule censé la vieillir et l'enlaidir. Si Magda Konopka n'est pas une formidable actrice et que son personnage manque à l'évidence de charisme , la jolie demoiselle nous offre toutefois deux effeuillage soft et pourtant émoustillant. Satanik rate globalement le coche dans le registre du comic strip pop sixties déluré et n'offre qu'un spectacle bon enfant et assez morne. La mise en scène de Piero Vivarelli manque de punch et de folie et le script s'avère lui aussi bien faible à l'image d'une fin aussi bâclée que ridicule.

Satanik est donc un film décevant à plus d'un titre, même si il n'est pas dénué des charmes de son époque cette production semble bien trop sage par rapport aux promesses que portaient son concept bien Bis.